Un compte épargne retraite pour le personnel des caisses populaires haitiennes

Un compte épargne retraite pour le personnel : un gage de Succès social


gourde-haiti-argent-monnaieDepuis près de 10 ans, je milite pour que le succès financier des caisses populaires haïtiennes soit transformé en succès économique et sociale. Le succès financier des caisses se traduit par leur rentabilité et leur croissance. En effet, le compte bénéfices/pertes des caisses est largement excédentaire. En plus d’être rentable certaines caisses connaissent une croissance de 20 à 30% l’an et sont capitalisées à plus de 25 %.

Le succès économique se traduit par le drainage de l’épargne vers l’investissement productif pour créer de la richesse qui contribuera au développement économique. L’épargne collectée doit être investit dans la zone de collecte dans des entreprises productives : l’agriculture, le logement, les entreprises de production de biens et de services…


Membre de CAPOSAC
Le succès social se mesure, entre autres, par la contribution des services (épargne, crédit, transfert, micro-assurance) de la caisse à l’amélioration des conditions d’existences des parties prenantes (sociétaires, personnel, dirigeants, la communauté). Il se manifeste aussi par la volonté délibérée de concevoir des services et des produits pour les catégories marginalisées : les jeunes, les femmes mono parentales, les paysannes, les paysans, les agriculteurs, les handicapés…



L’épargne retraite pourrait être considérée comme un produit d’épargne à portée sociale. Il permetrait à un employé de constituer un capital qu’il disposera au moment de partir à la retraite. L'épargne retraite est une forme d'épargne par capitalisation. « La capitalisation (Wikipedia) est un système de placement financier dont les revenus (intérêts, dividendes, plus-values de cessions…) ne sont pas versés périodiquement au bénéficiaire, mais transformés en capital pour produire à leur tour des revenus jusqu'à l'échéance du remboursement final.» L’épargne retraite est constituée à partir des versements périodiques bloqués jusqu'au départ à la retraite. Les sommes sont  ensuite versées sous forme de capital ou transformées en rente viagère. Cette dernière est une rente versée jusqu'au décès du bénéficiaire.

Prenons l’exemple d’un agent de crédit recruté à l’âge de 25 ans avec un salaire de 12 500 gourdes. Si la caisse ouvre en son nom un compte d’épargne retraite qu'il peut récupérer qu'à sa retraite, et ce compte est alimenté par 5% du salaire de l'employé fourni par l'institution et 5 % prélevés sur son salaire. Si ce compte à une rémunération de 3% l'an, et que le collaborateur bénéficie d'une augmentation de 5 % l'an, dans 40 ans le collaborateur aura 65 et pourra prendre sa retraite avec 2,809,368 gourdes. Un bon pactole pour terminer sa vie en bonheur. L’argent ne fait pas le bonheur. Mais peut y contribuer grandement.


Si notre collaborateur passe 10 ans, il partira avec 235,657 gourdes. S’il passe 20 ans, il aura 680,834 gourdes. Pour 30 ans, son compte retraite sera de 1,467,299 gourdes. Il sera millionnaire en espèce sonnante et trébuchante en gourdes.

Créer un compte épargne retraite au nom de chaque collaborateur serait un geste on ne peut plus social. Il permettrait aux employés des Caisses de constituer un fonds significatif pour assurer leur vieillesse. Ce geste pourrait contribuer à la fidélisation du personnel. Ce produit pourrait aussi s’étendre à d’autres entreprises ou clients individuels. Des jeunes en début de carrière pourraient ouvrir un compte épargne retraite dans une Caisse et l’alimenter régulièrement avec une épargne obligatoire. Ils pourraient ainsi se disposer d’une belle somme après avoir atteint l’âge de 65 ans.  Il permettra aux Caisses de mobiliser des fonds qu’elles peuvent utiliser en crédit à long terme, comme le crédit au logement.

Beaucoup de Directeurs de Caisses ont presque vingt ans au service dans leur institution. Si à leur entrée en fonction, la caisse avait créé un compte épargne retraite en leur nom, ces directeurs seraient déjà millionnaires en gourdes, et auraient plus de quatre millions de gourdes sur quarante ans.   Vaut mieux tard que jamais ! Les directeurs ont intérêt à concevoir ce produit à leur profit, au profit de tous leurs collaborateurs et de la communauté. Un cadeau pour l’année 2015!

Nonais Derisier Saincelair
19 Aout 2014 mis en  ligne le 27 décembre 2014