CEREMONIE D’INAUGURATION DU LOCAL ET DE L’INTERCONNEXION DE LA KOTELAM

POUR SES 25 ANS KOTELAM OFFRE UN LOCAL MAJEUSTIEUX ET FLAMBANT NEUF A SES SOCIETAIRES
Photo Le Nouvelliste
Le samedi 21 Mars 2015 restera une date mémorable pour la caisse KOTELAM et sera scellé à l’encre forte dans ses annales.  D’une pierre, la KOTELAM a  fait deux coups. Ses dirigeants ont procédé, d’une part, à l’inauguration du local flambant neuf devant loger le siège social de la Caisse et son point de service de la Rue Magloire Ambroise et, d’autre part, ont lancé l’interconnexion des trois points de service de la caisse. Dès ce samedi, tous les sociétaires détenant un carnet de la KOTELAM peuvent, dans n’importe quel point de service, réaliser un dépôt ou un retrait sur leur compte.

Pour l’inauguration du local et le lancement de l’interconnexion des points de service, les dirigeants ont organisé une cérémonie en présence des sociétaires, des cadres, des amis, des partenaires et du représentant de la fédération Le Levier. Dans son discours de circonstance, le président du Conseil d’administration de la Caisse l’agronome Dieuvet Michel, présente la cérémonie officielle d’inauguration du local et du lancement de l’interconnexion comme un prétexte pour remercier tous ceux qui ont contribué à la matérialisation de ces deux réalisations : l’imposant local à l’image de la KOTELAM et l’interconnexion, un exploit technologique pour une caisse populaire haïtienne.

Dieuvet Michel
Le président Dieuvet Michel a rappelé que la KOTELAM est logée à la rue Magloire Ambroise depuis 1996, au début du projet de Revitalisation du Mouvement Coopératif Haïtien financé par l’Agence Canadienne de Développement International et exécuté par le Développement International Desjardins pour les Caisses Populaires. En 2010 le local de la KOTELAM de la rue Magloire Ambroise n’a pas résisté aux secousses dévastatrices du tremblement de terre qui avait agenouillé la République. Le local s’était effondré occasionnant des pertes humaines et matérielles. Cinq ans plus tard, la KOTELAM a transformé ce cauchemar en opportunité, affirme avec fierté le président du conseil d’administration de la Caisse dans ses propos de circonstance.

Ce bâtiment majestueux et flambant neuf représente un investissement de près de 17 millions de gourdes. La KOTELAM a mis la main dans son avoir pour financer 76 % de cette somme représentant près de 13 millions de gourdes. Elle a bénéficié de la solidarité et de l’inter-coopération de CONACOOP, le Conseil National des Coopératives de la République Dominicaine,  de CCC-CA, la Confédération des coopératives de la Caraïbe et de l’Amérique Central et du Sud et de WOCCU, le World Concil Credit Union. Ils ont apporté une contribution de 4 052 779 gourdes. Le président Monsieur Dieuvet Michel a adressé un bouquet de remerciements à ces institutions. Il en a profité aussi pour remercier les dirigeants et les cadres de la KOTELAM qui ont contribué à ce projet en particulier Mme Marcelle Saint-Gérard, l’ex-directrice de la Caisse.

En plus de l’inauguration du local, KOTELAM a procédé à l’interconnexion de ses points de services. Tous ses ordinateurs sont maintenant  interconnectés. Un sociétaire peut faire ses transactions d’épargne et de retrait dans n’importe quel point de service. Les responsables des opérations ont, de leur côté, la possibilité de visualiser et de contrôler tous les transactions et les écritures enregistrées sur leur système. Cette prouesse technologique améliorera la qualité des services aux membres et garantira le contrôle, la fiabilité et la sécurité des opérations. Ce service d’interconnexion répond à une demande exprimée par les sociétaires dans toutes les assemblées générales depuis cinq ans, affirme le président du conseil d’administration de la KOTELAM.

Pour l’utilisation de cette technologie, la KOTELAM a bénéficié de l’appui financier  de HIFIVE, un projet de l’USAID d’appui à la microfinance en Haïti. Il a financé le projet  « Amélioration de l’offre des services d’intermédiation financière à la population de la zone métropolitaine » de la KOTELAM. Le budget de ce projet s’élevait à 6.9 millions de gourdes dont 75% de cette somme provenait de HIFIVE et 25 % des fonds propres de la KOTELAM. En plus de l’acquisition des matériels et de l’application pour l’interconnexion, le projet comportait un volet marketing avec un « sound truck » pour assurer la promotion des services de l’institution. Il fera connaitre KOTELAM et ses  services à la population. Le projet a aussi appuyé le renforcement institutionnel de la Caisse avec l’adoption d’un plan de marketing, d’un nouveau manuel de gestion administrative, comptable et financière, d’un manuel de contrôle interne mieux adapté à la situation de la caisse et d’un site internet pour promouvoir l’image et les services de la KOTELAM. Le président a vivement remercié l’USAID et le projet HIFIVE pour leur support. Ses remerciements se sont particulièrement adressés à Mme Vertus et Mme Pierre de la USAID et M. Baptiste de HIFIVE ainsi qu'à  M. Claudomir, le Directeur qui a eu l’ouverture d’esprit de financer ce projet qui a été préalablement rejeté, note le Président. Il a aussi remercié  la fédération Le Levier en la personne de son Directeur Général Monsier Jocelyn Saint-Jean qui a participé à cette cérémonie. Ses remerciements sont adressés également à l’Agronome Ronald Labady qui a coordonné les activités du projet.

Rappelons que la KOTELAM vient de célébrer son 25ème   anniversaire avec faste pendant près d’un an d’activités festives. Elle fut créée, en effet, le 28 Novembre 1989 avec une équipe réduite de sociétaires et une  somme dérisoire comme capital de départ sous le leadership de Monsieur Frantz Prinvil à la station Baptiste Faubourg Salomon.  L’objectif de départ a été de « Lutter contre l’usure et la thésaurisation, de mobiliser l’épargne, d’octroyer du crédit à des taux raisonnables, d’améliorer les conditions de vie de ses membres et  de favoriser la solidarité et la Coopération entre eux.»

Au départ, la  KOTELAM a été une Coopérative à services multiples qui offrait non seulement les services d’épargne et de Crédit mais aussi des services de consultation médicale,  de produits pharmaceutiques, d’éducation pour ne citer que ceux-là. La KOTELAM qui a démarré ses activités avec  sept (7) membres et deux cent quatre-vingt-neuf (289) gourdes le 28 Novembre 1989, compte aujourd’hui soixante-dix-huit mille cinq cent douze (78 512) membres dans la zone métropolitaine et plus de trois cent quatre-vingt-seize (396) millions de gourdes d’actif au trente septembre 2014.

Comme les dirigeants l’affirment souvent « KOTELAM se wozo, li pliye li pa kase! » Elle s’est remise avec brio et dans un délai record du désastre du 10 janvier 2010 pour redevenir l’une des plus grandes caisses du pays. Déjà deux ans après  le séisme du 12 janvier 2010, KOTELAM renaissait des décombres pour se hisser au sommet. Elle a enregistré un déficit de plus de 18 millions gourdes l’année du tremblement de terre (2010) et deux ans après en 2012, elle a réalisé excédent de plus de 8 millions gourdes, et tous les autres indicateurs de la caisse ont passé du rouge, état alarmant au vert, état satisfaisant.  KOTELAM prouve le caractère résiliant des entreprises coopératives, comme l’affirme l’Alliance Coopérative Internationale (ACI).

Nonais Derisier

23 Mars 2015

4 JUILLET 2015 : JOURNEE INTERNATIONALE DES COOPERATIVES AUTOUR DU THEME "EGALITE"

Conception graphique Nonais
Egalité: thème de la journée internationnale 2015 des coopératives

Le Comité pour la promotion et l'avancement des coopératives (COPAC)  de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) et l'Organisation des Nations Unies ont choisi conjointement l'égalité comme thème de la Journée internationale 2015 des coopératives. Le slogan de la journée est "Choisir coopérative, choisissez l'égalité". 
La Journée internationale des coopératives est célébrée le premier samedi de Juillet chaque année. Elle sera donc commémorée cette année le 4 Juillet 2015. D’après l’ACI,  l'écart du revenu mondial a continué de se creuser au cours des dernières années.  « Le top un pour cent de la population du globe possède près de la moitié de la richesse du monde, tandis que la moitié inférieure de la population mondiale détient moins d’un pour cent de ses richesses. »  Ces inégalités s’appliquent à des caractéristiques ethniques, régionales ou des caractéristiques personnelles telles que le sexe ou l'âge. 
Dans les coopératives l'égalité des sexes est un droit fondamental, depuis la création du mouvement. Les coopératives encouragent une culture de travail éthique où « le talent est récompensé plutôt que la compétitivité ».
L’inégalité nous concerne tous ! Pour l’ACI, tous les êtres humains ont droit au même respect et la dignité. L'inégalité a des conséquences socio-économiques négatives et graves. Elle est mauvaise pour l’économie. Elle ralentit la croissance du PIB. Elle empêche l'accumulation de capital humain, baisse les résultats scolaires et les perspectives économiques à long terme pour ceux qui appartiennent à l'extrémité inférieure de l'échelle des revenus. 
Les impacts sociaux de l'inégalité atteignent le chômage, la violence, la criminalité, l'humiliation, et la détérioration du capital humain et l'exclusion sociale. « L'inégalité affecte négativement la participation démocratique, il favorise la corruption et les conflits civils, » poursuit l’ACI dans sa note sur la commémoration de la journée internationale des coopératives. Elle  décourage davantage la vie civique et sociale qui sous-tend la prise de décision collective efficace qui est nécessaire pour le fonctionnement des sociétés saines, d’après l’ACI. 
Les coopératives des entreprises égalitaires. 
La propriété est collective.  Une coopérative est ouverte à tous, n’importe qui, hommes ou femmes, jeunes ou vieux peuvent entrer et en devenir propriétaire. La coopérative  est  une formule éprouvée pour l'inclusion économique et sociale. Pour l’ACI, si le modèle des coopératives continue de croître, l'inégalité sera réduite.
Le pouvoir de décision ne dépend pas de la richesse. En vertu du principe : une voix égale un vote, le sociétaire  a une voix, quel que soit le capital qu’il détient sous forme de part social. Le pouvoir de décision est égal pour tous.
L’accès égal aux biens et la priorité à la satisfaction des besoins et non aux rendements financiers.  L'ONU prône l'accès universel  aux services de base. Le but même d'une coopérative est l’offre de service dans de bonnes conditions à tous ses membres. Les coopératives se concentrent sur la satisfaction des besoins de leurs membres plutôt que seulement les rendements financiers.
Les coopératives participent à la réduction de la pauvreté. D’après l’ACI, «   Les coopératives contribuent à réduire les inégalités en donnant aux gens une manière digne et durable pour gagner leur vie. »
Pour toutes ces raisons, les coopératives sont des entreprises égalitaires, inclusives, donnant accès à des services pour la réduction de la pauvreté. Pour l’année 2015, toutes les coopératives et les coopérateurs doivent faire valoir les avantages coopératifs.

Nonais Derisier
24 Mars 2015

LA CAISSE POPULAIRE SAINTE ANNE : UN PATRIMOINE FINANCIER ET SOCIAL

L'ASSEMBLEE GENENRALE DE LA 64 ème ANNEE DE LA CAISSE POPULAIRE SAINTE ANNE 


Le dimanche 1er Mars 2015, les dirigeants de la Caisse Sainte-Anne de Port-au-Prince (CPSA) ont tenu, conformément à la loi et à la philosophie coopérative, leur assemblée générale. Dans un auditorium flambant neuf, propriété de la caisse, plus de 300 membres ont répondu à l’invitation des dirigeants pour exercer leurs devoirs et jouir de leurs droits de coopérateur : recevoir les rapports des dirigeants et participer à la prise des décisions pour le bon fonctionnement de leur caisse.  Au menu de cette assemblée : la présentation des rapports, la répartition des trop-perçus, la modification des statuts et  des règlements internes et l’élection des nouveaux dirigeants.

Le Président, dans son discours de bienvenue, à présenter la signification de l’assemblée générale qui est à la fois un exercice de bilan pour présenter la situation globale de la caisse, un exercice de reddition des comptes et un moment qui permet de jeter un regard  sur l’avenir.  Aussi, le Président a-t-il souhaité que les décisions prises dans cette assemblée puissent contribuer « à l’amélioration des services offerts avec des retombées positives sur les conditions de vie et sur les affaires des sociétaires. »

Dans son rapport, le conseil d’administration par la voix du président, de la vice-présidente, la seule femme dirigeante, et la directrice, ont présenté les principales réalisations et les performances de la caisse. Entre autres, la CPSA  a, au cours de cette année, achevé la construction  de son auditorium, acquis des livres et autres matériels nécessaires à la mise en place de la bibliothèque d’Edouard Tardieu…

Photo de la Directrice et des Dirigeants
Le président déplore la situation économique morose du pays et de la non-reprise des activités commerciales dans la zone d’influence de la CPSA, le centre-ville de Port-au-Prince. Néanmoins la moisson a été bonne pour la caisse qui a enregistré de très bons résultats. Elle a eu 2800 nouveaux membres qui portent son effectif à 15642 sociétaires. Son épargne a connu une croissance de 14% et s’élève à près de soixante-six millions cinq cent mille (66 500 0000) gourdes. Le portefeuille de crédit s’élève à un peu plus de quarante-huit millions (48 000 000) de gourdes, et accuse une croissance de 18 % par rapport au portefeuille de l’année antérieure. La caisse accumule un avoir de vingt-deux millions (22 000 000) de gourdes sur un actif de quatre-vingt-seize millions cinq cent mille (96 500 000) gourdes. Son taux de capitalisation s’élève donc à 23 %. La caisse a engrangée cinq millions cent douze mille (5 112 000) gourdes d’excédent : cela signifie après avoir couvert toutes ses dépenses, elle lui reste plus de cinq millions de gourdes représentant  5.30% de son actif. La CPSA est solide avec un coussin de sécurité de 23% de son actif, presque le double du minimum exigé par la BRH, elle est très rentable et son bilan croît chaque année.

Après la  présentation des différents rapports, la parole revenait aux sociétaires pour questionner les dirigeants et  soumettre leurs doléances. Un vrai exercice démocratique. Les dirigeants ont répondu aux questions, se sont excusés sagement quand il fallait le faire. Parmi les questions, un sociétaire avait demandé quelle bénéfice revenait aux membres et a demandé si la caisse ne peut pas au moins diminuer le taux d’intérêt ne serait-ce que pour les anciens membres. Plusieurs dirigeants se sont montés au créneau pour expliquer au dit membre que dans les coopératives toutes les sociétaires ont les mêmes droits. Le sociétaire s’est revenu à la charge pour citer le mot ristourne. Mais la question n’a pas été sérieusement débattue. Tout de même, les dirigeants ont fait preuve de sagesse.

Agronome Richard Bercy
De très hautes personnalités du monde des caisses populaires ont participé à cette assemblée à titre d’invités spéciaux. Parmi eux, le président de la fédération Le Levier, l’Agronome Richard Bercy, la Directrice de l’ANACAPH, Mme Yolène Jacquet, l’ex-directeur du CNC et actuel membre du conseil d’administration de la KOTELAM, M Frantz Prinvil.  M Durocher, l’ex-directeur pour Développement International Desjardins du Projet de Revitalisation du Mouvement des Coopératives Haïtiennes qui fut l’artisan de la révolution des caisses populaires haïtiennes par la professionnalisation de ce secteur, a été du nombre des invités spéciaux.

M Bercy a félicité les dirigeants de la CPSA, particulièrement  les membres du comité de surveillance qui se sont, entre autres, intéressés à mesurer la satisfaction des membres. Il a aussi abordé le sujet de la participation de Le Levier à la chambre de compensation. « Nous allons y participer au même titre que les banques et offrir les mêmes services qu’elles, sans pour autant  ressembler à ces dernières. Nous garderons notre philosophie et nos valeurs coopératives, martèle-t-il. »

De son côté Frantz Prinvil, avec l’humour dont lui seul en a le secret, a rappelé que la Caisse Sainte-Anne   fut créée en 1951 par les plus hautes figures de l’histoire du mouvement coopératif haïtien : Edouard Tardieu, Père Lespinasse, Docteur Bijoux…  D’autres personnalités comme Mme Jacquet de l’ANACAPH et un dirigeant de la SOCOLAVIM ont aussi pris la parole pour féliciter et encourager toutes les parties prenantes.

La Caisse Populaire Sainte-Anne de Port-au-Prince a 64 ans.  Elle est une grande caisse populaire. Elle prouve qu’on ne mesure pas la grandeur d’une caisse de par la taille de son actif financier. Mais de par son histoire  et surtout de par sa volonté de ne pas se démutualiser par la perte de son âme coopérative, de par sa volonté de placer le social au cœur de ses actions.  La CPSA s’est dotée d’un comité qui s’occupe du sociale. Elle construit une bibliothèque coopérative et planifie la création d’une école pour former des coopérateurs.

La CPSA comme toutes les caisses sont attirées par le syndrome la croissance et l’innovation, mais elle reste attachée à la philosophie première, elle reste fidèle à l’esprit des Tardieu, Lespinasse, Bijoux et consort. L’Agronome Roosevelt Compère, un ancien de l’ancienne Sainte-Anne est justement bien placé pour faire le pont entre la CPSA  conservatrice des valeurs coopératives et la CPSA qui aspire au changement et à la modernité. Elle prouvera qu’une caisse peut se moderniser sans vendre son âme coopérative. CPSA est grande caisse populaire, un patrimoine national.


Chapeau à tous les dirigeants ! Chapeau à l’Agronome Roosevelt Compère ! Chapeau à la Directrice Mme Marjorie Louissaint ! Elle a la lourde responsabilité de la mise en application des politiques et des décisions du Conseil d’Administration.

Nonais Derisier

7 Mars 2015