Délimart-Boulos : Au-delà d’une campagne de marketing réussie!

Délimart-Boulos : Au-delà d’une campagne de marketing réussie!

Ce dimanche 28 Décembre, Délimart a clôturé sa campagne de marketing « Grate pou w genyen » au Plaza 30. Le Gagnant a bénéficié d’une Terios. Cette campagne de trois mois a été un succès !

Au mois de décembre 2013, DELIMART S.A. a inauguré son dernier supermarché à Delmas 30 au local de Megamart. Le dernier né après DELIMART Delmas 32, Clercine, Dikini, est la plus belle succursale du groupe avec le plus large parking. L’espace Megamart est rebaptisé Plaza 30. Délimart du Plaza 30 a démarré ses activités en décembre 2013 sans tambour ni trompette, sans aucune campagne de marketing à la dimension de cet investissement. Les responsables du Groupe ont pris plus de six mois pour placer sur l’autoroute de Delmas l’enseigne du supermarché. On comprendra pourquoi le plaza 30 a été très peu fréquenté. Le parking est souvent vide alors que celui Clercine et de Delmas 32 est toujours congestionné.

Le 28 Octobre de l’année en cours, le Groupe Delimart a lancé une campagne de marketing intitulé « Grate pou w genyen ». Pour tout achat de 500 gourdes, le client reçoit un ticket à gratter. Il peut gagner sur coup un bon d’achat, des produits, une minute d’achat gratuit... La campagne sera clôturée le 28 décembre avec l’offre d’une Terrios. Trois cent clés ont été distribuées et les détenteurs, tour à tour, essayeront leur clé dans la voiture. Celui qui arrivera à la démarrer en sera le propriétaire. Depuis 8 jours sur sa page Facebook Delimart fait le compte à rebours. Du jour  J-8 au jour J, il poste un message tous les jours. Le message du jour J-1 « Nous sommes à un jour du Moment tant attendu !!! La remise du grand prix se tiendra ce Dimanche à Plaza 30 (Ancien local Megamart) à partir de 9h am. Tous les Gagnants des Clés sont priés de venir participer aux essais permettant de Démarrer et de Partir avec la Terios. Plusieurs autres activités sont prévues pour marquer ce grand événement. Merci de votre Confiance et Bonne Chance !» le message du jour J  : «Dans quelques heures nous saurons l'heureux Gagnant du grand jeu promotionnel de Delimart " Grate Pou'w Genyen ". Delimart remercie déjà tous ceux et celles qui on prit part à ce grand Programme. Nous travaillons chaque jour afin de satisfaire notre aimable clientèle. Merci de votre Confiance !»

Prêt -à-Porter au Plaza 30

Salon de Beauté au Plaza 30
Ce dimanche 28 décembre, depuis 9h jusqu’à trois heures la fête battait son plein au local du Plaza 30 où sont logés Délimart, Epi d’or, Rosie Salon de Beauté, Déjà Vu et bien d’autres magasins. Le parking est rempli comme un œuf avec plus d’une centaine de véhicules et des centaines de clients dont près de 200 avec une clé d’essai dans leur poche.  Une dizaine de fournisseurs de Délinart exposaient leurs produits et faisaient de la dégustation. La musique était au rendez-vous et la fête est animée par le tonitruant Harold Domond de la Radio Caraïbe et le fameux comédien Caco. L’un après l’autre, près de 200 clients ont essayé leur clé. Aucun d’eux n’avait la bonne, son détenteur ne s’était pas présenté. Les organisateurs ont dû procéder à un tirage au sort. Un jeune homme de Delmas 33, client de Delimart 32, est l’heureux élu ou le Grand gagnant de la Terios. Son émotion a été au comble !
« Grate pou w genyen » une campagne de marketing ou de jeu promotionnel plus que réussie ! Probablement, les ventes des Delimart ont augmenté. La cérémonie a été retransmise en direct sur la radio-télévision Caraïbe. Des milliers ou des millions d’auditeurs, de téléspectateurs et d'internautes ont pu assister à ce grand show en direct. Cette campagne a été, au mois de novembre, présenté par le quotidien à grand tirage Le Nouvelliste. Le plus grand gagnant reste le Plaza 30. Il a eu une grande visibilité.  Pour la première fois après un an de fonctionnement, il a été aussi visité. D’une pierre deux ! Cette campagne a été une belle promotion pour la Terios. Cette voiture de Auto-Plaza qui se vendait comme un petit pain chaud.

A la tête de Delimart règne le puissant Homme d’affaire Reginald Boulos. Il est présenté comme l’un des entrepreneurs les plus influents d’Haïti.  Il a été a deux reprise  le président de la Chambre nationale de Commerce et d'Industrie d'Haïti et siégeait dans des commissions présidentielles. Il est directeur général de « Boulos Investment Group ». Ce groupe est surtout dans la grande distribution : alimentaire avec Delimart,  produit pharmaceutique avec Pehacheve, véhicule avec Auto-Plaza. Il est aussi dans la presse avec Vision 200 et Le Matin.  
Réginald Boulos est aussi à la tête de la Société immobilière et financière (SIF)  propriétaire de l’hôtel El Rancho et qui a fait en 2013 l’acquisition de l’hôtel Villa Créole pour bâtir la plus grande surface immobilière de la zone métropolitaine. SIF est en train de construire un village avec complexes d'appartements, centre de convention, cinémas, espaces commerciaux et autres aménagements à Pétion-Ville.
Réginald Boulos, ce diplômé de la faculté de médecine de Port-au-Prince en 1981, transformé en homme d’affaire à succès, est sans nul  doute l’un des plus grands entrepreneurs haïtiens de tous les temps. Je le surnomme souvent le plus grand commerçant haïtien. Il me fait penser à Louis Déjoie qui lui fut le plus grand agro-industriel haïtien. Il me fait rêver à cet entrepreneur à inventer qui pourra surfer aussi bien dans la finance que dans la production agricole, dans l’hôtellerie aussi bien que dans l’immobilier social, dans l’éducation aussi bien que dans la santé… Cet entrepreneur ou cette catégorie d’entrepreneurs qui va produire pour nourrir la population et combler notre déficit alimentaire estimé à 50%. Des entrepreneurs qui vont créer des infrastructures universitaires pour les milliers d’étudiants qui se rendent en RD tous ans, des infrastructures de santé capables de soigner nos présidents, nos bourgeois, nos professeurs mais aussi nos paysans et paysannes, ceux et celles qui nous fournissent 50% de nos besoins alimentaires. Oui, je rêve ! Cet entrepreneur pourra bien être privé de type capitaliste, public de type étatique. Il doit être aussi de la troisième voie, la voie coopérative, sociale et solidaire. Le mouvement coopératif pour lequel je milite doit absolument s’inspirer de l’intelligence financière de Carl Braun, de l’intelligence commerciale de Boulos… pour remplir leur mission qui est de satisfaire les aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels de ses membres en produisant des biens et des services pouvant satisfaire ces besoins dans les meilleures conditions.
Nonais Derisier,  économiste


Un compte épargne retraite pour le personnel des caisses populaires haitiennes

Un compte épargne retraite pour le personnel : un gage de Succès social


gourde-haiti-argent-monnaieDepuis près de 10 ans, je milite pour que le succès financier des caisses populaires haïtiennes soit transformé en succès économique et sociale. Le succès financier des caisses se traduit par leur rentabilité et leur croissance. En effet, le compte bénéfices/pertes des caisses est largement excédentaire. En plus d’être rentable certaines caisses connaissent une croissance de 20 à 30% l’an et sont capitalisées à plus de 25 %.

Le succès économique se traduit par le drainage de l’épargne vers l’investissement productif pour créer de la richesse qui contribuera au développement économique. L’épargne collectée doit être investit dans la zone de collecte dans des entreprises productives : l’agriculture, le logement, les entreprises de production de biens et de services…


Membre de CAPOSAC
Le succès social se mesure, entre autres, par la contribution des services (épargne, crédit, transfert, micro-assurance) de la caisse à l’amélioration des conditions d’existences des parties prenantes (sociétaires, personnel, dirigeants, la communauté). Il se manifeste aussi par la volonté délibérée de concevoir des services et des produits pour les catégories marginalisées : les jeunes, les femmes mono parentales, les paysannes, les paysans, les agriculteurs, les handicapés…



L’épargne retraite pourrait être considérée comme un produit d’épargne à portée sociale. Il permetrait à un employé de constituer un capital qu’il disposera au moment de partir à la retraite. L'épargne retraite est une forme d'épargne par capitalisation. « La capitalisation (Wikipedia) est un système de placement financier dont les revenus (intérêts, dividendes, plus-values de cessions…) ne sont pas versés périodiquement au bénéficiaire, mais transformés en capital pour produire à leur tour des revenus jusqu'à l'échéance du remboursement final.» L’épargne retraite est constituée à partir des versements périodiques bloqués jusqu'au départ à la retraite. Les sommes sont  ensuite versées sous forme de capital ou transformées en rente viagère. Cette dernière est une rente versée jusqu'au décès du bénéficiaire.

Prenons l’exemple d’un agent de crédit recruté à l’âge de 25 ans avec un salaire de 12 500 gourdes. Si la caisse ouvre en son nom un compte d’épargne retraite qu'il peut récupérer qu'à sa retraite, et ce compte est alimenté par 5% du salaire de l'employé fourni par l'institution et 5 % prélevés sur son salaire. Si ce compte à une rémunération de 3% l'an, et que le collaborateur bénéficie d'une augmentation de 5 % l'an, dans 40 ans le collaborateur aura 65 et pourra prendre sa retraite avec 2,809,368 gourdes. Un bon pactole pour terminer sa vie en bonheur. L’argent ne fait pas le bonheur. Mais peut y contribuer grandement.


Si notre collaborateur passe 10 ans, il partira avec 235,657 gourdes. S’il passe 20 ans, il aura 680,834 gourdes. Pour 30 ans, son compte retraite sera de 1,467,299 gourdes. Il sera millionnaire en espèce sonnante et trébuchante en gourdes.

Créer un compte épargne retraite au nom de chaque collaborateur serait un geste on ne peut plus social. Il permettrait aux employés des Caisses de constituer un fonds significatif pour assurer leur vieillesse. Ce geste pourrait contribuer à la fidélisation du personnel. Ce produit pourrait aussi s’étendre à d’autres entreprises ou clients individuels. Des jeunes en début de carrière pourraient ouvrir un compte épargne retraite dans une Caisse et l’alimenter régulièrement avec une épargne obligatoire. Ils pourraient ainsi se disposer d’une belle somme après avoir atteint l’âge de 65 ans.  Il permettra aux Caisses de mobiliser des fonds qu’elles peuvent utiliser en crédit à long terme, comme le crédit au logement.

Beaucoup de Directeurs de Caisses ont presque vingt ans au service dans leur institution. Si à leur entrée en fonction, la caisse avait créé un compte épargne retraite en leur nom, ces directeurs seraient déjà millionnaires en gourdes, et auraient plus de quatre millions de gourdes sur quarante ans.   Vaut mieux tard que jamais ! Les directeurs ont intérêt à concevoir ce produit à leur profit, au profit de tous leurs collaborateurs et de la communauté. Un cadeau pour l’année 2015!

Nonais Derisier Saincelair
19 Aout 2014 mis en  ligne le 27 décembre 2014



Uzale sacrée Digicel entrepreneur de l'année 2014

"Urzale, l’essence qui fait tourner le moteur d’APLADEM" un hommage prémonitoire

Crédit Photo: Le Nouvelliste
Le 16 mars 2014, j'avais écrit ce texte intitulé "Urzale, l'essence qui fait touner de moteur d'APLADEM." J'avais voulu présenter cette grande dame qui a fondé et qui dirige APLADEM, quand Valéry Daudier dans sa rubrique "NOU POU NOU" de Le Nouvelliste, a présenté APLADEM sans mettre l'accent sur la responsable de cette "entreprise associative". Mon texte était un hommage prémonitoire. Il annoncait la reconnaissance de 24 années de dur labeur et d'intelligence confirmée de Mme Remay. Exactement neuf mois après,  Uzale est sacrée Digicel entrepreneur de l'année 2014. C'est le monent de "reposter" ce texte pour faire connaitre cette grande Dame de Meyer. J'avoue aussi etre fier d'avoir connu et travaillé avec elle. 

Uzale, nous sommes fiers de votre succès!



Urzale, l’essence qui fait tourner le moteur d’APLADEM.



APLADEM, dans le département du Sud-Est, à Jacmel, est une machine organisationnelle et agro-artisanale dont l’essence qui fait tourner le moteur s’appelle Uzale. Elle est une femme exceptionnelle du gabarit de Marilia (Mizou pour les intimes) à Maissade, ou de Nozia à Lascahobas, ou encore Madame Gustave des Doigts de La Vallée. 

Apladem est plus qu’une cassaverie ou un simple atelier de transformation de fruits. Urzale, la Coordonnatrice, gère à Jacmel un grand service traiteur pour le département sous le couvert d’APLADEM. Urzale est une passionnée des équipements électroménagers, des batteries de cuisine. La quasi-totalité de ses revenus sont investis dans ces équipements. Le point fort de son service traiteur : elle donne de la nourriture en quantité et en qualité incroyable. Apladem est une unité de transformation de fruits. Il produit du mamba, de la confiture, du jus... Il met sur le marché une très grande variété de liqueur ou de spiritueux aromatisé de fruits ou de racines. Ma boisson préférée d’Apladem se nomme « Satisfaction ». Elle est un cocktail de racines fortement aromatisées, macérées dans du clairin, notre eau-de-vie provenant de la canne. Apladem est aussi une pâtisserie qui produit du gâteau sur commande et une variété de « bonbons ». Il avait mis sur le marché un « pomket », une sorte de petit gâteau qui a connu un succès mais éphémère. J’ai aussi apprécié les papitas (chips) de bananes, de patates et de véritables de APLADEM. Il devrait persever dans cette direction et présenter ses papitas comme produits de substituts aux « cheecos », bonbon « guarina » et consorts comme snack pour écoliers en bas âges. Apladem est aussi un centre de formation en pâtisserie et en cuisine pour les jeunes de la région.

Apladem : service traiteur, pâtisserie, cassaverie, producteur de liqueur, transformation de fruits, école de pâtisserie et de cuisine. Quoi, encore ? Urzale, au besoin, est en mesure de mobiliser plus d’un millier de femmes dont des jeunes.

Apladem Ateliers Pilote Agro-Alimentaire De Meyer fut créé le 27 juillet 1990 sur la Route de Meyer (Près de l’Eglise Sacré-cœur) Jacmel, Haiti au numéro 57. L’association répond aux numéros suivant : 3467-8594, (Uzale), 3618-6302 (Jeanite). Son courriel est : aplademfwi@yahoo.fr. Sa mission est de travailler à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à l’intégration du genre. 

APLADEM est situé à Meyer dans la section communale de Bas Cap Rouge, la première et la plus grande section communale de Jacmel. Elle a une population estimée à 62,927.00 personnes. Elle est la plus urbaine des sections communale de Jacmel. 39.6 % de sa population vit en milieu urbaine et 60.4 % en milieu rural. Les habitants de sa partie rurale s’adonnent particulièrement à l’agriculture, à l’élevage et au commerce. Cependant dans certaine localité comme Meyer où APLADEM est implantée, il y a une très forte pression sur les terres. Meyer se trouve sur la route menant de Jacmel à Cayes Jacmel. La route est asphaltée. Meyer est une zone assez fraîche entre la mer et la montagne. Les gens de Jacmel, du reste du pays et de la diaspora adorent cette zone et depuis près de 20 ans, achètent des terrains pour construire des Hôtels et des résidences. Cette situation a contribué à augmenter considérablement de prix de la terre à Meyer. Les paysans ont dû vendre leur terre face à cette pression. Les familles sont dépossédées de leur terre et abandonnent l’agriculture sans aucune alternative économique sérieuse et viable.

Pour faire face à cette situation les femmes ont dû se livrer à des activités de transformation, d’élevage et au commerce. Elles s’adonnent donc à des activités qui ne nécessitent pas beaucoup d’espace. On comprend qu’APLADEM joue un rôle important à Meyer, dans la première section communale de Bas Cap-Rouge. Dans le contexte socio-économique difficile de la région de Jacmel, gérer et faire développer APLADEM pendant 24 ans est un exploit. 

APLADEM est effectivement une machine organisationnelle et agro-artisanale dont l’essence qui fait tourner le moteur s’appelle Uzale Remay : une grande dame. Elle est secondée par JEAN-BAPTISTE Jeanite, Trésorière, Mme D. JEANNIS Mireille, Déléguée, Geranie NESTOR, conseillère, Magdalla MATHURUN, secrétaire et bien d’autres femmes. Elle est aussi appuyée par Roselaine Jeanty. 
Elles méritent toutes d’être honorées.
Nonais
16 Mars 2014
Photo de Digicel

Typologie coopérative : vers des coopératives de nouvelle génération (suite)


Les coopératives financières



Des sociétaires de COOPECLAS 
Le terme « coopératives financières » regroupe les coopératives d’épargne et de crédit et les coopératives d’assurance. Elles prennent plusieurs noms en fonction des pays : Caisses Populaires, Banques coopératives, Crédit Union, Mutuelles de crédit, Banques populaires… Cette catégorie de coopératives offre des services financiers à ses membres tels : l’épargne, le crédit, la micro assurance, le transfert et tous autre service financier à des coûts avantageux pour les membres.

 En Haïti, les coopératives financières, les caisses populaires, représentent la catégorie dominante du mouvement coopératif. Elles offrent seulement des services d’épargne et de crédit et de transfert de façon accessoire. 

 Il existe au moins une coopérative de micro assurance à Miragoane qui offre des services d’assurance vie,  appelée en Haïti : assurance décès. A travers le temps, plusieurs autres expériences de coopératives de micro-assurance ont été réalisées. Dans le Sud-est, dans les années 90, l’URECAPSE avait créé la Mutuelle Assurance Mortalité (MAM). Ce service de micro assurance de l’Union aux caisses membres a été suspendu avec la fermeture de l’Union. Dans les années 2000, les caisses populaires de l’Artibonite ont créé la Mutuelle Assurance de la Vallée de l’Artibonite qui n’a pas fait long feu. La population était réticente  par rapport à la couverture pour l’assurance vie. Elle serait plus emballée pour l’assurance maladie et les assurances catastrophes. Les caisses populaires auraient intérêt à offrir l’assurance-crédit. Elle couvrirait certains risques liés au crédit (intempéries,  incendie, tremblement de terre…) et le décès de l’emprunteur. A son décès, le service d’assurance de la caisse ou la coopérative d’assurance rembourserait le solde de son prêt et éventuellement pourrait contribuer aux funérailles.

 Aujourd’hui SYFAAH (Système de Financement et d’Assurance Agricole en Haïti) expérimente au niveau de l’Artibonite un produit d’assurance récolte.

 Le programme de Micro Assurance de FONKOZE

L’expérience débuta en 2011  suite à des réflexions entamées en 2008 quand  le pays fut frappé par quatre cyclones durant un seul et même trimestre. Cette expérience est le fruit d’un partenariat avec la MICRO (Initiative de FONKOZE et MercyCorps)  qui est une compagnie de ré-assurance ayant son siège à Barbade. Le produit de micro-assurance mis en marché par la Fonkoze : « Kore W » donne une possibilité de couverture de risque à ses clients. Ce produit d’assurance catastrophe est obligatoire à tous les clients et il sera réalisé, i.e. payé lorsque le client aura perdu ses moyens pour faire fonctionner son petit commerce au cours d’une catastrophe naturelle, comme : la pluie, le vent ou le tremblement de terre. Cette couverture exige des frais à payer, composée d’un frais fixe de base de quarante (40) gourdes augmenté de 2% à 3% pourcent du prêt contracté. Les clients victimes auront à soumettre leur réclamation à travers les centres de crédit ou de solidarité qui s’adresseront à la FONKOZE qui se chargera à évaluer les pertes subies par le client pour ensuite acheminer les résultats de l’évaluation à MiCRO qui a son tour fera son évaluation en vue d’analyser les remboursements à consentir. L’indemnité dans le cadre de ce produit, couvre le remboursement de la balance du prêt en difficulté, un paiement d’argent liquide de 5,000 HTG (US$125) et un nouveau prêt pour recapitaliser le commerce quand le client est prêt.

Source : Rapport Colloque international sur « le cadre légal et les performances sociales de la microfinance 10 et 11 juillet 2012 réalisé par ANACAPH.

Il est de grande importance que les caisses sachent que la micro-assurance est aussi un service financier qui peut être offert dans leur gamme de service. Elles peuvent aussi participer à la création de coopératives ou de mutuelles d’assurance.
Local de la Caisse COOPECLAS à Lascahobas

Typologie coopérative : vers des coopératives de nouvelle génération


Introduction : Les caisses populaires se développent presque seules sur un terrain où les besoins sont multiples.

En Haïti, les caisses populaires ont connu un développement spectaculaire pendant ces quinze dernières années. La CAPOSAC de Camp Perrin avait moins de 7 millions de gourdes d’actif en 1998. Aujourd’hui, elle commence à devenir une force financière avec un actif de plus de 400 millions de gourdes. Une croissance de plus de 5000 pour cent en 14 ans. Quant à la COOPECLAS du Centre, elle avait, à sa création en 1998, 44 538 gourdes d’actif et 159 663 l’année suivante. Au 30 Septembre 2012, son actif s’éleva à 209 millions de gourdes. Pour la même période, l’actif de SOCOLAVIM de l’Artibonite passa de 7 336 340 gourdes à 347 843 577. Avec quelques différences près, la situation est le même pour les Caisses Populaires Espoir de Jacmel, CAPOSOV de Verrette, CPF du Nord, KPEGM de Gros-Morne, CAPAJ de Jérémie, de KOTELAM pour ne citer que celles-là. La valeur de ces caisses populaires ne réside pas seulement dans la croissance de leur actif, mais aussi et surtout dans l’utilisation faite de l’épargne collectée. 40 à 60% de leur actif est consacré au crédit. Leur portefeuille de crédit est diversifié. La CAPOSAC, à titre d’exemple, pour l’exercice se terminant au 30 septembre 2011, octroyait 51 % de son crédit au commerce et au service, 25 % au crédit agricole, 20% au crédit au logement, 2 % à la consommation et 1,5 % à l’éducation.


Le salut du peuple haïtien viendrait de son mouvement coopératif si les autres types ou formes de coopératives avaient connu une telle croissance et importance. Tel n’est pas encore le cas. Les autres formes de coopératives demeurent faibles, embryonnaires ou inexistantes.

La population n’a pas seulement besoin de services financiers. Ses besoins étant  multiples, il lui faudrait plusieurs types de coopérative pour les satisfaire. Elle a donc besoin des entreprises coopératives de consommation, de travail, de production agricole, de services funéraires, de soins de santé, de transport moderne, de services scolaires et j’en passe.

Dans cet essai, est présentée toute une pléiade d’entreprises qu’on pourrait créer avec  la formule coopérative pour satisfaire les besoins de la population. Plusieurs catégorisations sont définies en fonction de critères spécifiques. Cette présentation est appuyée par des exemples concrets tirés des expériences autant des pays du nord que des pays du sud.

I.                 CRITERES DE CATEGORISATION DES COOPERATIVES POUR BIEN COMPRENDRE ET AGIR
La nature ou le type de coopérative dépend de la nature des relations ou du lien d’usage que les membres, appelés sociétaires, entretiennent avec leur coopérative. Pour déterminer le lien d’usage qui nous donne le type de coopérative, il suffit de répondre à la question suivante : pourquoi fréquentez-vous votre coopérative ? Vous fréquentez vote coopérative soit pour consommer soit pour produire ou pour travailler. Ce critère nous donne trois types de coopérative : la coopérative de consommation, la coopérative de production et la coopérative de travailleurs. Le type de coopérative est donc caractérisé par l’uniformité du sociétariat. Pour s’inscrire dans une coopérative, il faudrait donc avoir le besoin du service qu’offre cette dernière. Cette réalité a beaucoup évoluée.

Il existe aussi d’autres critères de différenciation des coopératives: la situation géographique (coopératives urbaines et coopératives rurales), le sexe (coopératives de femmes), la profession des membres (coopératives d’agriculteurs, coopératives d’artisans), etc. On catégorise aussi les coopératives par référence à un type pris pour modèle  en fonction de sa position dominante. Dans certains pays, quand les coopératives agricoles sont majoritaires, on divise le mouvement en  coopératives agricoles et coopératives non agricoles. Aujourd’hui, en Haïti, on a tendance à diviser les coopératives en deux grandes catégories : les coopératives financières et les coopératives non financières parce que les caisses populaires dominent dans le panorama du mouvement coopératif haïtien. En fait, les coopératives opèrent dans tous les secteurs de l’économie. Compte-tenu de la grande variété des secteurs dans lesquels les coopératives opèrent et peuvent opérer, il est difficile de faire une liste exhaustive de tous les types de coopératives qui puissent exister. Pour simplifier l’analyse, nous choisissons ici comme critère, l’objectif principal des membres de la coopérative. En effet, les membres s’adhèrent à leur coopérative pour deux grandes raisons : soit pour bénéficier de services en fonction de leurs besoins, soit pour d’obtenir un emploi (BIT, Guy Tchami, Service des Coopératives, 2004). Il existe donc deux grandes catégories de coopératives : les coopératives de services et les coopératives de travail. 

Soirée d'honorariat pour les 25 ans de la KOTELAM

KOTELAM rend honneur  à ceux qui ont contribué  à son succès  et au développement du mouvement coopératif haïtien

Pour célébrer ses 25 ans, la KOTELAM,  KOPERATIV TET ANSANM POU LAVI MIYO  a organisé au Ritz Kinam, le 28 Novembre 2014, une soirée d’honorariat pour rendre un honneur bien mérité à tous ceux qui ont contribué  à son succès  et au développement du mouvement coopératif haïtien.

Après les différentes allocutions et les interludes musicaux, des plaques d’honneur et médailles ont été remis à des personnalités et institutions. M Frantz Prinvil  a été élevé au rang de Commandeur.  Tous les dirigeants de la KOTELAM ont reçu une plaque d’honneur pour services exceptionnels rendus à la caisse. Monsieur Petit-Homme Jean Roussel a été désigné l’employé du 25ème pour avoir passé 25 ans au service de la KOTELAM. Il a reçu un véhicule flambant neuf. ANACAPH, l’Association Nationale des Caisses Populaires, Développement International Desjardins, la Caisse Sainte-Anne de Port-au-Prince et de Camp-Perrin, la Caisse Petite Epargne, la caisse Espoir de Jacmel sont autant de caisses et d’institutions d’appui ayant reçu une plaque d’honneur pour avoir contribué au développement du mouvement.

M Bernadel
Trois anciens présidents de la SOCOLAVIM  ont reçu des plaques d’honneur : Innocent Ullysse,  Vital Absalon et François Banica,. Ces derniers  ont aussi remis une plaque à la KOTELAM
La KOTELAM a aussi honoré M. Jean Bernadel, le président de la KOTEM des Nippes. M. Bernadel est le fondateur de la COTEM et président en exercice. KOTEM forme avec la COSNI-COOP, la coopérative de consommation et MUTASCOT, la mutuelle d’assurance un groupe coopératif.

D’autres personnalités ont été médaillés en cette circonstance, parmi eux citons Gary Marcelin et Jocelin Saint Jean. Ce dernier est l’actuel Directeur Général de Le Levier, la fédération des caisses populaire haïtienne. Il a plus de 20 ans d’expérience dans le secteur. Gary Marcelin est, lui, l’un des leaders les plus connus du mouvement des coopératives en Haïti. Il fut président de l’ANACAPH. M. Marcelin a prononcé une allocution où félicité la KOTELAM pour la qualité de ses dirigeants.

La Caisse Espoir de Jacmel aura bientôt 40 ans

CAISSE POPULAIRE ESPOIR : UNE PAGE D’HISTOIRE

Un portrait de Philippe Jules

La Caisse Populaire Espoir de Jacmel fait partie des anciennes institutions financières haïtiennes avec la Petite Epargne, la CAPOSAC, la Caisse Saint-Anne de Port-au-Prince, etc. Elle fut créée bien avant la BNC, la SOGEBANK, la UNIBANK, le CapitalBank… L’aventure commença au mois d’Avril 1976 quand Philippe Jules, membre et conseiller technique bénévole de la Caisse Petite Epargne de La Vallée, décida d’appuyer la création d’une Caisse Populaire à Jacmel. Il contacta Monsieur Emmanuel David, un employé du Département de l’Agriculture. Ce dernier consulta André Pierre-Louis, un marchand-tailleur qui invita Paul François, un employé de la santé publique. Mme Lavelanais Menard, institutrice, Monsieur Destines Joassaint, marchand tailleur et militaire, responsable de communication à la Caserne de Jacmel, Monsieur Roger Thibaud, militaire, Monsieur Emil Pen notaire et d’autres se joignirent au noyau de départ pour constituer une équipe de 27 membres fondateurs qui signèrent l’acte constitutif de la caisse le 3 Mai 1976.
Bòs André à droite et Destinès à gauche


Les premières réunions se déroulèrent chez Bòs André, puis le Révérend Père Guire Poulard les autorisa à utiliser la salle paroissiale connue sous le nom de Salle d’œuvre de 1976 à 1981.  La CPE passa deux (2) ans (de 1981 à 1983) dans un local loué à l’Avenue Barranquilla. Elle  acheta son propre local en 1983 à la rue Vallières au No 8. Ce local fut aménagé en 1998, en 2006 et en 2013 pour se conformer aux normes d’une institution financière.

La Caisse Espoir fut à l’origine de la création de plusieurs caisses populaires dans le département du Sud-est dont la Caisse Ressource Confiance de Marigot. En effet, en 1984, Destines Joassaint, Guy-Claude Charles et Emile Pen, trois membres fondateurs et dirigeants de la CPE, comme trois mousquetaires, se rendirent chaque semaine à Marigot pour jeter les bases de la création de la Caisse Populaire Ressource Confiance de Marigot.

En 1998 la caisse Espoir a eu son premier directeur après 22 ans de gérance semi-bénévole de M André Pierre Louis. Ce fut le début de sa professionnalisation.  En 2002, elle fut évaluée par DID, et déclarée en situation de faillite. Cette situation a réveillé l’orgueil des dirigeants qui ont pris des décisions pour changer la situation.  Ils ont décidé d’informatiser les opérations de la Caisse en 2009 sans aucune subvention et ont doté la caisse d’un plan stratégique en 2008. 11 ans après sa déclaration de faillite, la Caisse  a enregistré un excédent record de plus de 16 millions de gourdes et de 21 millions l'année suitaante. Elle devient une grande Caisse Populaire, la plus rentable du pays.


La Caisse Espoir est la fille ainée de la Caisse Petite Epargne de Jacmel. Elle a donné naissance à  une dizaine de caisses populaires dont la Caisse Ressource Confiance de Marigot. Dans les années 80-90, elle a joué le rôle d’Union de Caisses Populaires. Elle recevait les dépôts des caisses, leur accordait du crédit et de l’encadrement. Elle est aussi l’une des rares CP à se développer sans l’appui technique et financier externe.

La Caisse Espoir est aujourd’hui  l’une des dix plus grandes Caisses Populaire du pays et celle qui a pu écrire la plus belle page d’histoire des Caisses Populaires Haïtiennes.