SORTIR DE L’ORALITE POUR TRANSFERER LES COOPERATIVES HAÏTIENNES AUX GENERATIONS FUTURES

Devoir de mémoire, devoir de coopérateurs!

KOTELAM vient de fêter ses 25 ans. Pour la première fois une Caisse haïtienne a commémoré son anniversaire de façon si grandiose et originale. Elle a réalisé plusieurs activités dont une soirée d’honorariat pour rendre un hommage mérité à des personnages et des institutions qui ont contribué au développement de la KOTELAM et du mouvement coopératif haïtien en général. Le mois prochain, la Caisse Sainte-Anne de Camp Perrin aura 66 ans. La caisse Espoir se prépare à fêter ses 40 ans. La Petite Epargne de La Vallée fêtera ses 70 années l’année prochaine en 2016. Nos caisses Populaires ont une riche histoire de 70 ans et nos coopératives agricoles  marchent vers leur 80ème  anniversaire dans deux ans, si on admet que la première COOPA (Coopérative Agricole) date de 1937. Après 80 années – ce qui représente en Haïti est une grande prouesse - l’histoire de nos coopératives et du mouvement restentc encore orale. Aucune biographie n’est écrite sur les acteurs, les institutions et le mouvement.

Il est temps de commencer à coucher sur du papier cette riche histoire qui fait partie intégrante de l’histoire économique et sociale d’Haïti. Tous les pionniers sont déjà partis ou presque. A la Caisse Petite Epargne, il ne reste que trois fondateurs. Un seul à Camp Perrin. Probablement très peu à Saint-Anne de Port-au-Prince. Même à la Caisse Espoir de Jacmel, les rares fondateurs et fondatrices ont plus de 80 années et savourent leurs dernières récoltes. Adeline Jean, l’une des fondatrices de la caisse Espoir, a tiré révérence au début de cette année. Sa caisse ignorait totalement son existence et n’a pas participé officiellement à ses funérailles. Elle fut une héroïne pour avoir décidé de participer en 1976 à des réunions animées par Philipe Jules qui deviendra le plus farouche opposant à la dictature des Duvalier dans le département du Sud-est dans les années 80. 

J’avais, il y a quelques années, commencé à rencontrer des pionniers et acteurs-coopérateurs de premier plan, et mettre sur papier leurs témoignages. J’ai été à Camp Perrin pour rencontrer Monsieur Tessono Dieuvé, le seul survivant des fondateurs de la CAPOSAC. Il avait 29 ans à la création de la caisse en 1949. Il avait en 2012 92 ans. Il a passé plus de 50 ans au service de la caisse particulièrement au niveau de la formation des membres. J’ai aussi écouté les témoignages de M. Pierre Percy.  Il a assisté à l’assemblée constitutive de la caisse à titre d’observateur. Il avait 23 ans. Il a 43 ans de service à la CAPOSAC à titre de dirigeant, en 2012. Il siège aujourd’hui au comité de surveillance. Il est un coopérateur passionné. Il a participé à la création et a dirigé la Coopérative Caféière de Vachon. Il fut maire de Camp Perrin de 1971 à 1983. J’ai eu le privilège de dactylographier son  manuscrit sur l’histoire de la CAPOSAC, cinq à six pages au total.

A la Vallée, j’ai rencontré M Franck et Obiès deux des trois membres fondateurs encore en vie. J’ai aussi rencontré des moins vieux ou des plus jeunes comme Joseph Payen, pour me révéler l’histoire et l’œuvre de Philipe Jules, un coopérateur qui me passionne. Je vous raconterai son histoire.

A Jacmel, j’ai rencontré à plusieurs reprises M Destines Joassaint, le vulgarisateur coopératif, André Pierre-Louis, le gérant et Emile Pen, notaire public, originaire de Marigot. Ce dernier fêtera son 93e anniversaire, le 12 mars 2015. J’ai aussi rencontré Me Bernadel de KOTEM des Nippes, un coopérateur irréductible. De ces rencontres entretiens, j’ai pu écrire des textes de 3 à 5 pages sur Caposac, Confiance Marigot, Espoir Jacmel, Kotem de Miragoane. J’ai aussi écrit sur SOCOLAVIM, COOPECLAS et KOTELAM. Soulignons que Mme Gilot Gladys a aussi écrit et présenté quelques pages sur sa Caisse, la KOTELAM. Cependant on ne peut pas raconter l’histoire d’une vie de 25 à 70 ans en cinq pages.

Dans mon travail, j’ai rencontré certaines embuches, notamment la disponibilité des archives. Les témoignages sont importants. Mais la documentation est essentielle pour comprendre, présenter,  expliquer le chemin parcouru par nos coopératives et tirer des leçons pour demain.  A la CAPOSAC (66 ans d’histoire), les archives ont été emportées par la Ravine du Sud dans sa fureur. A la Caisse Espoir, pendant l’aménagement du local, les documents de la caisse, dans une valise,  ont été dérobés. Pour la Petite Epargne, les documents anciens ont été déposés dans un endroit très humide et sont en très mauvais état. Pour les documents existants, ils sont souvent empilés dans des espaces non appropriés et personne n’est disponible pour les inventoriés et les classés. On peut et on doit reconstituer une partie des archives, cela exige du temps et la collaboration des dirigeants.

Les coopératives sont appelées à traverser plusieurs générations. Les coopérateurs de la génération présente ont pour mandat de transférer leur coopérative à la génération à venir comme la précédente l’avait transmise. L’élaboration de l’histoire de nos coopératives est un chantier nécessaire. J’aimerais mettre sur papier l’histoire d’une ou deux caisses à partir de cette année. Mes préférences seraient pour des caisses Les Saintes Anne de Port-au-Prince et de Camp Perrin, l’Espoir de Jacmel, Petite Epargne de la Vallée, Kotem de Miragoane ou des caisses récente comme KOTELAM ou KOPECLAS. Maitre Jean Bernadel, pour KOTEM, Prinvil pour KOTELAM et tant d’autres pourraient, devraient mettre sur papier l’histoire de leur caisse, qui est aussi une partie de leur biographie personnel. Aujourd’hui tout le monde peut être écrivain.

Il faut absolument retirer nos coopératives de l’oralité pour mieux transférer le mouvement aux générations à venir. Notre devoir de mémoire ! Notre devoir de coopérateur.
Nonais Derisier
10 Février 2015


LA FEDERATION DES CAISSES LE LEVIER ADMISE A LA CHAMBRE DE COMPENSATION DE LA BRH

Le plus grand évènement financier du début du 21eme siècle en Haïti 


Le 4 février 2015 est une date qui restera mémorable pour le secteur coopératif et l’ensemble du secteur financier haïtien. Après 13 années d’attente, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a signé enfin l’accord mettant en application l’article 111 de la loi sur les Coopératives d'Epargne et de Crédit (CEC)  stipulant que « les fédérations de CEC sont admises à la chambre de compensation assurée par la BRH. » En effet, en présence des dirigeants des caisses populaires et quelques organisations intervenant dans le secteur de la finance en Haïti et sous les feux des caméras de la presse,  le Gouverneur Charles Castel et le Président de la Fédération l’agronome Bercy Richard ont parafé l’accord autorisant la fédération Le Levier à participer à la chambre de compensation.

Par cet accord, les caisses affiliées à Le Levier sont autorisées à émettre des chèques comme les banques qui seront reçus par les entreprises et peuvent être déposés dans n’importe quelle banque et caisse populaire en Haïti. Cet accord donne aussi la possibilité à la fédération de participer au système de paiement interbancaire haïtien de la BRH communément appelé SPIH. Un sociétaire peut recevoir sur son compte  ou réaliser à partir de son compte un virement bancaire d’un ou vers un compte d’une autre banque en Haïti.  Cet accord ouvre aussi la voie aux caisses pour offrir tous les services financiers traditionnellement offerts par les banques, les cartes de crédit y compris.

Pour Charles Castel, cet évènement qui est l’aboutissement de beaucoup d’effort, mérite d’être marqué parce qu’il participe à l’inclusion financière. Il marque aussi un progrès majeur dans les habitudes dans le    système financier haïtien. Il souligne que  le réseau de Le Levier qui est composé de 42 Caisses fédérées ou « en transition » ,  a un actif de 4.8 milliards de gourdes et un fonds propre de 1.3 milliard de gourdes et compte 561 mille sociétaires.

Le gouverneur affirme être heureux et fier de voir ce grand jour. Il s’agit pour lui d’un grand pas vers l’inclusion financières et l’inclusion tout court. Les caisses sont, d’après le gouverneur, des institutions par excellence de bancarisation dans des endroits éloignés où il sera trop coûteux d’avoir une banque. 
Le gouverneur encourage, par ailleurs, les caisses populaires à se structurer à partir de la fédération ou de n’importe quelle autre fédération – puisque la loi ne limite  le mouvement à une seule fédération. Cette déclaration est une porte ouverte à des institutions comme ANACAPH qui œuvre pour doter le pays d’une deuxième fédération. Qu’elle y rentre du bon pied !  Pas pour nous offrir une fédération en plus, mais pour renforcer le secteur, donner du chalenge à la fédération existante et lui donner rendez-vous un jour dans une confédération de caisses.

Après les propos combien élogieux à l’égard des caisses – une première de la part d’un si haut responsable haïtien -  il revenait au président de la fédération de faire son allocution de circonstance. D’entrée de jeux, il annonce que l’évènement du jour représente l’un des objectifs des caisses populaires en créant la fédération. Il ne s’agit pas d’un don ou d’un cadeau de la BRH, martèle-t-il, mais la détermination du secteur à enlever les embûches qui se dressent sur son chemin. Les caisses vont utiliser cette facilité pour attirer et fidéliser plus de sociétaires. Le président a aussi présenté tous les avantages que les caisses et les sociétaires vont tirer de ce système. Il a aussi remercié le gouverneur qui fait de l’inclusion financière son cheval de bataille.

Cet accord, comme l’a souligné le gouverneur, va profondément remodeler l’architecture du système financier haïtien. Les caisses vont pouvoir se tailler une place et une part de marché beaucoup plus large, et aussi jouir d’une image plus intéressante auprès du public. Les caisses ne seront plus considérées comme « collectrices de sous » pour les banques étant donné qu’elles y déposaient une partie de l’épargne des sociétaires. Un coopérateur n’a plus de prétexte pour avoir un ou plusieurs comptes dans des banques en plus de son compte dans sa caisse. Il va pouvoir émettre des chèques, réaliser ou recevoir des virements bancaires, consulter son compte à partir de son téléphone intelligent ou son ordinateur, avoir sa carte de crédit émise par sa caisse, et par-dessus le marché aura des attestations avec une confiance accrue. Que d’avantages !  Surtout pour la classe moyenne, la petite bourgeoisie haïtienne, les professionnels, les entrepreneurs, les fonctionnaires, les citadins bien lotis… Qu’en sera-t-il pour que la majorité,  notamment les  1,018,951 exploitants agricoles avec leur famille dont 530,731 d’eux soit 52.3% du total ne savent ni lire ni écrire, dont 257,670 soit 25% des exploitations sont exploités par des femmes agricultrices et 11,3% gérées par des jeunes agriculteurs de moins de 30 ans, totalisent 114.444 exploitants (MARNDR Recensement Général de l’Agriculture,   2008/2009). Au nom de l’inclusion financière, il faut trouver le chemin pour aller vers les marginaux et exclus de l’économie formelle. Il faut pouvoir marcher cinq heures pour se rendre à Ka Michel  (Cabaret, département Ouest)  pour apporter des services financiers aux agriculteurs et madans saras.

Tout compte fait, l’évènement de ce 4 février 2015, sera considéré un jour,  probablement comme le plus grand évènement du début du 21ème siècle sur le plan financier en Haïti. Après la première révolution des caisses populaires à la fin des années 90, cet évènement participera certainement à l’avènement de la 2ème révolution des caisses pour nous donner des Caisses 2.0 . Elle sera « une révolution économique, sociale, technologique, environnementale où la satisfaction des besoins et le développement des parties prenantes : sociétaires, collaborateurs et communauté seront sacralisés. »

Nonais Derisier
5 février 2015


LES 30 ANS DE LA CAISSE POPULAIRE RESSOURCE CONFIANCE DE MARIGOT

La CPRCM dans le club des caisses trentenaires



La Caisse Ressource Confiance de Marigot a fêté le 1er Septembre 2014, ses 30 années d’existence. Elle rentre dans le club des caisses haïtiennes trentenaires et plus : la Petite Epargne de la Vallée, les Caisses Sainte-Anne de Camp Perrin et de Port-au-Prince,  les doyennes avec plus de 60 ans d’expérience, les caisses Espoir de Jacmel, Caposov de Verrettes, COTEM de Miragoane qui avancent sur leur quatrième décennie. Ces caisses connaisent pour la plupart connu la gloire après des traversées de désert.

La CPRCM naquit en 1984, le premier septembre. En effet, au cours de l’été de l’année 1984, trois coopérateurs comme trois mousquetaires se rendirent à chaque semaine à Marigot pour jeter les bases de la création d’une caisse populaire par la sensibilisation et la formation coopérative. Ils sont trois animateurs volontaires de la Caisse Espoir de Jacmel (Destines Joassaint, Guy-Claude Charles et Emile Pen). Ils sont encore en vie et ont plus de 80 années. Après deux à trois mois de sensibilisation et de formation, ils aboutirent à la création de la caisse populaire Ressource Confiance de Marigot. Le rapport de la direction en 2012 souligne : « La caisse Ressource Confiance a vu le jour le 1er septembre 1984 sous un manguier avec un actif de 1000 gourdes.»

La caisse a adopté une stratégie de démarrage couronnée de succès nous confie Destines Joassaint. Il faudrait normalement attendre six mois pour commencer le service de crédit, le temps de collecter assez d’épargne. Pour attirer les gens, la caisse a commencé immédiatement avec le crédit. Elle n’avait que 3000 gourdes, elle a emprunté 10000 gourdes de la Caisse Espoir de Jacmel et commença le crédit avec 2/3 des 13 000 gourdes disponibles. Cette stratégie a été une incitative pour encourager la population à s’inscrire et à épargner. Ils ont versé de l’eau dans la pompe pour bien l’amorcer. A la fin de la première année la caisse avait déjà un actif de 105 000 gourdes. La caisse a eu une certaine croissance jusqu’à 1988-89 où elle a du presqu’arrêter ses opérations à cause des faiblesses de gestions, des problèmes de recouvrement et de manque de fonds. L’histoire de la Caisse Ressource Confiance de Marigot ne s’est pas fait suivant une trajectoire rectiligne ou droite et ascendante. Elle s’est développée en dents de scie de sa création en 1984 à 2001 pour emprunter ensuite une ligne droite ascendante.


En effet, après quatre années de croissance, la caisse a connu une période difficile de 1988 à 1991. La CPRCM a passé deux ans sans offrir de services financiers à la population. Elle a redémarré ses activités en 1991 suite à une formation donnée à l’URECAPSE par Sanon Guersaint. Dans cette formation les participants dont Monacé Jean ont appris la nécessité de séparer la fonction de gérance de celle de la trésorerie pour mieux assurer le contrôle des fonds. Un comité de crise de 11 membres a pris les rênes de la CPRCM avec 143 gourdes en caisse, nous confie Monacé Jean, l’un des artisans de la renaissance de la caisse. Elle  recommença le service d’épargne sans faire de crédit, ni de retrait important pendant près d’un an.  La caisse a survécu jusqu’en 2001. Celle-ci fut une date charnière et décisive pour la caisse. A ce moment la CPRCM allait prendre sa vitesse de croisière avec l’appui technique de DID, Développement International Desjardins. La caisse met fin à la  fonction du gérant bénévole et procéda au recrutement d’un cadre formé pour réaliser ses opérations. Elle s’est dotée d’une politique et procédure administrative et comptable qui favorise la sortie régulière des Etats financier et du contrôle. Elle publie régulièrement ses états financiers qui sont toujours vérifiés par des comptables agréés. Depuis la loi 2002, elle est souvent inspectée par la BRH. Elle a créé un comptoir à Peredo en 2004. Elle s’est informatisée. Elle a construit son propre local en 2004-2005. Pour ce trentième anniversaire, la CPRC s’est déjà offert le marché de la commune de Bainet comme cadeau. Elle vient juste d’y implanter un point de service.


La Ressource Confiance qui, en 1984, a tenu son assemblée générale avec 1000 gourdes et commencé ses activités avec 13000 gourdes, qui les a redémarré après deux ans de veilleuse en 1989-91 avec 143 gourdes, a au mois de Septembre 2013 un actif de 114,279,668.00 gourdes, une épargne de 68,175,086.00 gourdes, un portefeuille de crédit de 77,721,076.00 gourdes, un avoir de 39,077,598.00 gourdes. Son avoir représente 34 % de l’actif de la Caisse. La norme est de 12.5%. Elle est fortement capitalisée, donc financièrement solide.  Elle est aussi très rentable. Pour ces cinq dernières années son excédent par rapport à l’actif est supérieur à 6% alors que 3% serait raisonnable pour garantir sa croissance et renforcer sa capitalisation

La Performance de la caisse  est l’œuvre du conseil d’administration, du comité de surveillance, du comité de crédit et de la Direction de la caisse. Le conseil d’administration est formé de : Toussaint Lecima, Président, de Noncent Romanex, Vice- Président, de Petit-Frère Bélizaire, Secrétaire de Sanon carlo et de conseillers Louis-Jean Giles, Deronneth Marie Julie et Livena Pierre-Louis. La direction de la CPRCM est assurée par Pierre Ricot Directeur Général,  secondé de Rousseau Roland aux opérations et  de Jean Mary Lanause au crédit. Lors des assemblées générales, le conseil d’administration s’est toujours montré reconnaissant envers le coopérateur Rigaud Maurice, le conseiller en gestion de Le Levier auprès de la Caisse.

Félicitations aux responsables et aux membres de la Caisse Populaire Ressource Confiance de Marigot. Ils ont su en 30 ans ériger la plus grande entreprise, institution et organisation de la commune de Marigot. Je doute fort qu’il y existe une entreprise ayant un actif de la taille de la CPRM et qui puisse croitre à plus de 20 % l’an sur plus  de 10 ans. Joyeux Anniversaire. Partez pour trente nouvelles années.
Nonais Derisier Saincelair

31 Aout 2014


MES REMERCIEMENTS

Mes derniers textes sur le mouvement coopératif haïtien ont trouvé un écho très intéressant de plusieurs acteurs du mouvement. Mon travail dans le secteur vise fondamentalement le lancement de débats et de réflexions pour  que le mouvement trouve sa place dans l’environnement économique, politique et sociale du pays et qu’il contribue à changer positivement cet environnement au profit de la majorité.

Aujourd’hui, je remercie tous ceux qui ont commenté mes textes et m’ont encouragé à poursuivre cette démarche. Je remercie spécialement Gladys, celle que je surnomme « la Directrice des Directeurs ». Elle lit religieusement mes textes et a produit un commentaire intéressant pour appuyer le débat sur la répartition des excédents. Mes remerciements vont aussi au Président Julio de la SOCOLAVIM qui depuis longtemps pensait qu’on devrait reconnaitre et appuyer mon travail pour le mouvement. Au président Gary Marcelin qui a relayé le texte sur l’importance du secteur et qui s’était irrité du fait que ce texte n’ait pas suscité assez de réactions. Au Directeur Domond qui souvent  m’appelle ou m’écrit pour donner son appréciation. Je remercie aussi la directrice Ketsia Metellus qui like tous mes textes, qui a corrigécelui qui utilise le cas de SUCCES pour parler de la vitalité démocratique des caisses populaires.  L’Agro Maner dirigeant de Lascahobas qui anime un groupe au nom de Lascahobas. Manel Castel, le président d’ANACACAPH et de COOPECLAS. Je remercie grandement les directeurs qui impriment les textes et les distribuent aux dirigeants et au personnel de leur caisse. L’Agro Charles Yves qui a fait ses premières armes coopératives avec moi à SOCODEVI et qui encourage mes réflexions. Jackson Dorlus. Rigaud Maurice. Lucien Francois. Et tous les autres.

J’en profite pour soumettre à votre appréciation quelques des commentaires reçus.

Jean Donald JACQUET de la caisse SUCCES de Jacmel
 « Je ne savais pas qu’il y avait des gens bien avisés qui nous suivaient. Je partage aussi cette réflexion mais en partie. Je fais allusion ainsi à deux niveau de caisses : il y a des  caisses qui sont en phase de leur développement et d’autres qui ont atteint leur pinacle. Mais c’est un sujet pertinent qui suscite beaucoup de réflexions. Je pense que les caisses doivent commencer à réfléchir autrement, sur l’amélioration des conditions de vie des sociétaires, notamment. Il faudrait véritablement arrêter de voir les caisses comme étant un business très rentable dont le profit n’appartient à personne.
Cordialement »,

Arnousse Beaulière, Né à Jacmel (Haïti), Arnousse BEAULIERE est Docteur ès Sciences économiques, diplômé de l’Université Montesquieu-Bordeaux IV, spécialiste des questions de développement et de santé. Analyste politique, il est l’auteur de l’essai intitulé "Immigration, Intégration. Un malaise persistant"

« Merci Nono pour ce texte très intéressant. Je suis plus que jamais convaincu que les institutions d'économie sociale et solidaire (ESS) comme les coopératives, mutuelles et associations constituent, en effet, de véritables canaux de transmission des vraies valeurs et principes démocratiques dans notre pays ».

Gladys Gilot, ex-directrice de la KOTELAM et actuelle responsable de la vie Associative de cette caisse
« Félicitations à Nonais pour ce texte qui alimentera le niveau de réflexion des dirigeants des caisses populaires du réseau. Il faut fortement y penser car le mieux être doit être dans les poches des sociétaires comme dit souvent notre commandeur. Moi j'ai eu la chance de bénéficier des ristournes de ma caisse  dans les années 1990 et pourquoi pas maintenant? Pensons-y et trouvons une solution? »

Frantz Prinvil s’adressant à Gary Marcelin
« Chapo ba nou  ou,

Mwen byen kontan jwenn yon mesaj espwa nan men yon vanyan gason ki rele Pwofesè Gary MARCELIN. Mwen te panse apre lanmo Pè Lespinasse tout koperatè konsekan te kraze rak pou bay koperatè tout plim tout plimay vin chante kantamwa.

Mesi Gary, ou se yon nonm mwen toujou respekte pou angajman w, pou lespri kritik ou, pou santiman atachman ou genyen pou mouvman koperativ la. Jounen Jodi a koperatè konsekan dwe leve tèt pou wè sa kap pase . Pagen maladi, pagen lanmo men ka grav.

Yon lwa sou koperativ kote gwo chef nan gwo oganizasyon  te di se vagabondaj lè nou tap klewonnen pou di gen yon lwa malatwonn ki pare pou toufonnen kès popilè yo, pou fè yo pi restavek ke jan yo ye jounen jodi a. Jodi a aganman chanje koulè pou lonmen tèt yo kom defansè koperativ nan zafè lwa sa a.  Wi gen dekwa pou gen lapenn. "Sila yo ki pote non gadè mouton  se yo ki gran lajounan tounen bèt sovaj pou detwi mouton yo "(prezidan Estime , neg Veret).

Pwofese Gary mwen  se yon ti elèv gran mèt yo rele Edouard Tardieu, mwen pap janm bliye, toutan lap repete " linyon ou lanmo ". Map reponn prezan  pou tout konbit ki vle rasanble tout bon  koperativ pou nou fè tankou peyi vwazen nou an yon gwo rasanbleman lajman laj pou koperativ nan peyi dayiti. Selman mwen pap mache deyè koperaté dlo mennen vini yo. Mwen pap mache deyè gwo chef ki gen foli pouvwa, chef ki pèdi loloy yo devan lanbisyon pou yo chef.

Mwen pap fini san mwen pa di mesi anpil a M. Nonais pou bon travay motivasyon lap fè pou sektè koperativ ayisyen pa tounen yon bann machann lespwa, machann rev san devan ni dèyè.

 Pwofesé Gary nou kase randevou  sou tèt mon ki pi wo a, se la na rankontre ak tout koperaté  konsekan  tankou w pou nou chante " youn pou tout , tout pou youn"

Se te youn nan dives elév ou yo
Frantz Prinvil
Fis pou lavi retan pou té »

Manel Castel, Président d’ANACAPH et de COPECLAS

« Bonjour Nonais,
    J'ai bien reçu votre texte. Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt. Il doit être considéré comme la toile de fond pour une réflexion profonde non seulement pour les dirigeants et les directeurs des caisses mais aussi pour les institutions faîtières.

Longtemps déjà la question de ristourne et le taux d'intérêt appliqué dans les caisses me préoccupe aussi comme responsable de caisse. Ces questions commencent à être très embarrassantes pour les dirigeants au cours des assemblées générales. C'est une question à agiter dans le secteur en vue d'en trouver une solution appropriée." Prévenir vaut mieux que guérir". Aussi, les dirigeants, les directeurs des caisses, les institutions faîtières, les institutions de tutelles même et les ONGs qui encadrent les caisses devraient être sensibilisés sur la raison d'être, sur la doctrine , la philosophie du mouvement coopératif car l'aspect associatif est prisonnier de l'aspect entreprise. Le pire de tout cela, le fossé économique et social que le mouvement coopératif appelle à combler continuera à s’élargir davantage. Les caisses doivent prendre conscience de leur vocation, elles doivent faire la différence.
"Ou s'unir, ou périr" »

Louis
« Je dois remercier l'auteur de ce brilliant article. Il vient tout juste de m'apporter les éclaircissements à des préoccupations et questions légitimes que j'avais personnellement. Je vais chercher à me documenter davantage sur la question ».