4 juillet 2020 – Lancement de GAGES à l’occasion de la Journée internationale des coopératives



Depuis 1923, l’Alliance coopérative internationale (ACI) célèbre la Journée internationale des coopératives (JIC) et depuis 1995, la JIC est commémorée le premier samedi du mois de juillet de chaque année sous l’auspice de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour mettre en exergue le rôle des coopératives dans le développement humain, social et économique. 

La JIC a pour but « d'accroître la sensibilisation aux coopératives, de mettre en évidence les buts et objectifs complémentaires des Nations Unies et du mouvement coopératif international, de souligner les contributions du mouvement à la résolution des problèmes majeurs traités par les Nations Unies, de renforcer et d’étendre les partenariats entre le mouvement coopératif international et d'autres acteurs ».

Cette année, la journée internationale des coopératives est célébrée le samedi 4 juillet 2020 à travers le monde sous le thème « LES COOPÉRATIVES POUR L'ACTION CLIMATIQUE ». Avec ce thème, l’ONU et l’ACI invitent « la communauté coopérative mondiale à continuer de faire pression pour des actions qui permettront de lutter contre le changement climatique ». Ils demandent par ailleurs au mouvement coopératif à l’échèle de la planète de se rejoindre à eux  «  pour sensibiliser à l'importance de lutter contre le changement climatique ». 

L’ONU et l’ACI ont choisi le thème « LES COOPÉRATIVES POUR L'ACTION CLIMATIQUE » pour soutenir « l'objectif de développement durable (ODD) 13 sur l'action pour le climat ». La JIC-20 « mettra l'accent sur la contribution des coopératives à la lutte contre le changement climatique, l'un des défis majeurs auquel notre planète sera confrontée au 21e siècle ».
En Haïti, depuis plus de trois décennies, les coopératives haïtiennes de tout type ont pris l’habitude de se réunir le premier samedi du mois de juillet pour célébrer avec faste la Journée Internationale des Coopératives. 

Cette année à cause du coronavirus, la JIC ne peut être célébrée comme à l’accoutumée, puisque les rassemblements sont interdits. Toutes fois, des ténors du mouvement coopératif haïtien en ont profité pour lancer la  COOPERATIVE DU GROUPE D’APPUI GENERALE A L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE (GAGES).

Tout en créant du travail pour ses membre GAGES s’engage, entre autres, à favoriser la solidarité et la coopération entre ses membres,  entre la coopérative et d’autres organismes coopératif, à promouvoir l'éducation économique, sociale et coopérative, à encourager l’entrepreneurship et à contribuer au développement de l’économie sociale et solidaire.

Bonne Journée Internationale des Cooperatives!

Du succès à GAGES !

Nonais Derisier
4 juillet 2020



Quand l’économiste Pierre-Marie Boisson opine sur le coronavirus et jette de la poudre aux yeux des nantis


Pierre-Marie Boisson

Le 18 mars 2020 dernier, le Cabinet Conseil en Stratégie et Management EGM a organisé un cocktail débat à l’hôtel El Rancho de Pétion-Ville sur le thème : « Économie Haïtienne conjoncture et perspectives pour les entreprises ». Le débat a été animé par Pierre-Marie Boisson, l’économiste en chef de la SOGEBANK et modéré par Emmanuela Douyon, jeune économiste qui commence à avoir une certaine notoriété à cause de son engagement politique pour une gestion saine des affaires de la cité.


Dans son intervention, Monsieur Boisson, à côté de l’économie et de la finance, en a profité pour aborder le coronavirus, le mal qui fait des ravages dans plusieurs pays du globe tant en Asie qu’en Europe et en Amérique.   Il a commencé par une boutade qui pourrait jeter de la poudre aux yeux des nantis haïtiens. « Ceux qui ont de l’argent vont enfin rester en Haïti et le dépenser ici ». Il a en quelque sorte pointé du doigt l’un des bons côtés du coronavirus. 


L’économiste des nantis haïtiens sait de quoi dont il parle. Il appartient et travaille justement pour cette catégorie d’hommes et de femmes d’affaires qui ont construit des banques, des hôtels, des supermarchés, sans bâtir une université pour leurs progénitures ni un hôpital de référence pour se procurer des soins et en prodiguer aux siens. Ils envoient leurs enfants à l’école aux États-Unis. Ils se rendent soit à Cuba ou aux États-Unis pour avoir accès à des soins de santé. Les politiques haïtiens, pour bien singer les nantis pour qui ils travaillent et aspirent à devenir égaux, volent aussi vers Cuba ou vers l’Amérique du Nord pour bénéficier des soins de santé de qualité. On pense notamment à Préval, à Martelly, et au cas Lambert. Ce dernier s’est transporté en République Dominicaine pour se faire soigner comme un réfugié sanitaire.


Les nantis et politiques haïtiens n’ont jamais imaginé qu’un jour viendra où ils n’auront pas le temps de se rendre à Cuba ou ailleurs. Ils n’ont pas imaginé qu’un jour viendra où ils ne seront pas admis chez les voisins comme on le ferait pour un vulgaire pestiféré. Coronavirus vient d’apprendre à qui veut le comprendre qu’on ne peut être riche dans un pays pauvre, sans université, sans hôpital, sans sécurité..., et qu’on peut être condamné à vivre dans le pays où on tire sa richesse... 


Au sujet de la Chine, Pierre-Marie Boisson a fait savoir, qu’elle a été garante d’un tiers de la croissance économique du monde pour l’année écoulée. Ainsi, il a laissé entrevoir l’impact du coronavirus sur le reste du monde avec l’arrêt des machines de production chinoises. Cette Chine est  considérée comme la factorie de la planète. Quand la Chine tousse, la planète s’enrhume !


Pierre-Marie Boisson a aussi conseillé sur les mesures à prendre par Haïti. À son avis, il faut fermer le pays aux personnes et non aux marchandises pour ne pas crever. Il faut restreindre la circulation des gens, tout en favorisant la circulation des biens. Il pense aussi que l’État haïtien n’arriverait pas à confiner les gens, puisque le peuple vit au jour le jour, et de la débrouillardise. Il ne pourra donc pas rester confiné ou forcer à demeurer dans un espace limité.


À bon entendeur salut ! Le pays appartient à toutes et à tous, il faut en prendre soin, le rendre vivable pour toutes et pour tous. En route pour une nouvelle Haïti génératrice de richesse et de bien-être pour toutes ses filles et tous ses fils.


Nonais Derisier

19 mars 2020.

Dans une économie au bord de la récession, les banques haïtiennes ont tiré leur épingle du jeu et engrangé 6.64 milliards de gourdes selon l’économiste Pierre Marie Boisson



L’économiste Pierre-Marie Boisson

Le Cabinet Conseil en Stratégie et Management (EGM) a organisé ce 18 Mars 2020 un cocktail débat à l’hôtel El Rancho de Pétion-Ville sur le thème « Économie Haïtienne conjoncture et perspectives pour les entreprises » traité par Pierre-Marie Boisson, l’économiste en chef de la SOGEBANK. 

Pour Pierre-Marie Boisson, 2019 a été l’année de toutes les incertitudes sur le plan international et national. La réalité haïtienne a été marquée par une Croissance de -1.2 (FMI) ou 0.9 (Banque Mondiale), par une  inflation de 17.5 % au mois d’aout 2019, l’instabilité politique, l’insécurité...
Le marché des transferts est l’un des rares domaines où Haïti a enregistré une croissance. En effet, les transferts ont cru de 8.5%, passant de 2.8 milliards de dollars à 3.04 milliards de dollars. Cette somme représente, d’après Pierre-Marie Boisson, près de 10% des revenus des Haïtiens à l’étranger, qui gagneraient aux environs de 30 milliards de dollars l’an. 

60% de la population haïtienne vit des transferts. Malheureusement, il s’agit d’un revenu sans contrepartie, et ils sont utilisés surtout pour financer des importations. Toute croissance au niveau des transferts se traduit par une augmentation du niveau des importations, souligne l’économiste. 

Pour l’exercice écoulé Haïti a importé 4.13 milliards de biens et 972 millions de services. Les services représentent les dépenses des touristes haïtiens à l’étranger. M. Boisson précise que les touristes haïtiens dépensent  plus à l’étranger que les touristes étrangers en Haïti. 

Par ailleurs, les banques ont tiré leur épingle du jeu. Elles ont engrangé 6.64 milliards de gourdes avec 30% d’augmentation par rapport à l’année précédente. Cette performance est due à la diversification de leurs actifs et de leurs sources de revenu. 

Les banques investissent dans les transferts, le change, l’immobilier, les assurances, les produits pétroliers, et même les produits alimentaires. L’épargne de la population est utilisée par les banques dans la spéculation et le commerce. Cela nous donne un système bancaire performant dans une économie moribonde, un système financier déconnecté du système réel ou productif.

Le marché des transferts est contrôlé par le SOGEXPRESS de la SOGEBANK avec 27% de part du marché, soit plus de 800 millions de dollars. Une belle manne !

Monsieur Boisson a présenté des perspectives pour l’année 2020. L’économiste a affiché son optimiste malgré un horizon assombri entre autres par le coronavirus. Selon ses projections, l’inflation ne dépasserait pas 17%, légèrement moins élevé que l’année dernière. Le transfert augmenterait de 7%, le tourisme de 15%, les exportations de 15%...

L’économiste dans sa boule de cristal, voit que la gourde perdrait encore de la valeur, on aurait besoin de 110 gourdes pour un dollar à la fin de l’année 2020. Deux raisons entre autres expliquent cette tendance. L’anticipation : avec l’appréciation du dollar, l’agent économique conserve ses dollars, ce comportement créera de la rareté et l’augmentation du taux de change. Le gouvernent  aura recours à la planche à billet pour financer son déficit budgétaire qui aura un impact sur la décote de la gourde.

Le débat a été modéré par Emmanuela Douyon, jeune économiste qui commence à avoir une certaine notoriété à cause de ses engagements politiques pour une gestion saine des affaires de la cité.
Pierre-Marie Boisson et Emmanuela Douyon
Nonais Derisier
22 Mars 2020