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Haiti-Coop-Scoop: La BRH utilise la technologie pour être plus près ...: Lancement du Centre de Contact de la BRH  Dans le cadre de la 9 e Edition   du Sommet International de la Finance et de la 4 e  ...

Le Centre de Contact de la BRH pour améliorer la capacité de prise de décision des consommateurs de produits financiers


Lancement du Centre de Contact de la BRH

Gouverneur J. B.Dubois présentant les nouveaux produits de la BRH
Dans le cadre de la 9e Edition  du Sommet International de la Finance et de la 4e Édition de la FinTech, la BRH a lancé le 26 Avril 2019 trois produits liés à la technologie d’information et de la communication: un Centre de contact, un Nouveau Site internet et BRH Mobile. 


Le Centre de Contact (CdC),  hébergé sur le site de la BRH qui vient de se façonner un nouveau look et présentant beaucoup plus de contenus, est « une structure centralisée, moderne, globale et cohérente dont la vocation est de gérer à distance les relations avec les consommateurs de services financiers ». C’est une plateforme de communication utilisant la téléphonie, l’informatique et les média sociaux.


Le CdC de la BRH a pour principaux objectifs d’informer,  d’assister et d’accompagner les consommateurs de services financiers. Il vise à chercher l’efficacité opérationnelle, d’après les cadres de la BRH.

Logo du Centre de Contact de la BRH
De façon spécifique, le CdC se propose de :
  • Faciliter l’accès aux produits et services financiers ;
  • Promouvoir  l’éducation  financière ;
  • Promouvoir l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) pour la prestation de services financiers ;
  • Favoriser l’émergence d’un cadre formel de protection des consommateurs de services financiers.
  • Compiler des statistiques sur les réclamations et doléances des consommateurs de services financiers ;
  • Servir d’observatoire pour l’orientation des politiques publiques ;
  • Servir de canal d’alimentation pour les missions de la supervision.
On peut accéder au Centre de Contact de la BRH gratuitement à partir du numéro : 8274 et sur le https://www.brh.ht/brh/centre-de-contact.

Le Centre de Contact de la BRH tout comme son nouveau site et la BRH-Mobile, rendront disponible beaucoup d’informations pour la prise de décision du consommateur de produits financiers.


Kineberly Pierre Jules & Nonais Derisier Saincelair
26 Avril 2019

Haiti-Coop-Scoop: Les performances de la KOTELAM présentées au 9e So...

Haiti-Coop-Scoop: Les performances de la KOTELAM présentées au 9e So...: Nonais Derisier, Dir Marketing Une fois encore KOTELAM   a participé au sommet de la finance organisé par le Group Croissance, la ...

Les performances de la KOTELAM présentées au 9e Sommet International de la Finance du Group Croissance et de la BRH


Nonais Derisier, Dir Marketing
Une fois encore KOTELAM  a participé au sommet de la finance organisé par le Group Croissance, la BRH et Profin, et elle a planté sa tente dans les jardins de  Karibe Hôtel  pour permettre aux visiteurs et visiteuses de découvrir les services financiers de la plus grande Caisse Populaire du département de l’Ouest. 

Dans un panel sur la microfinance réunissant les Caisses  KOTELAM, KPEGM  et SOCOLAVIM, le 23 Avril 2019, le Directeur de Marketing, Nonais Derisier Saincelair a présenté les performances de la KOTELAM sous les regards attentifs de la Présidente du conseil d’administration, Mme Marie Ardys Jean Baptiste et Mme Fedra Addy qui assiste M. Derisier à la Direction de Marketing de la KOTELAM.

Nonais a commencé son intervention par la définition de la coopérative qui est un regroupement de femmes et d’hommes réunis dans le but de créer une entreprise collective pour satisfaire leurs besoins. Il s’agit d’une société de personnes et non de capitaux où le pouvoir est démocratique.

« Une caisse populaire est, d’après lui, un membre de la grande famille de la coopérative qui se spécialise dans l’offre de services financiers ». En Haïti on retient deux termes « Coopérative d’épargne et de crédit ‘’CEC’’ » ou « Caisse Populaire ‘’CP ‘’».

Nonais a précisé que les Caisses Populaires sont les plus anciennes institutions financières du pays. CAPPEV, Caisse Populaire Petite Épargne de La Vallée est née le 22 Septembre 1946, a aujourd’hui 73 ans. La CAPOSAC, Caisse Populaire Sainte-Anne de Camp-Perrin a pris naissance le 27 mars 1949 à Camp-Perrin, elle a 70 ans. La CPSA : Caisse Populaire Sainte-Anne de Port-au-Prince née le 23 mars 1963  vient de fêter ses 68 ans.

La KOTELAM fête cette année ses 30 ans d’existence. Elle est fondée en 1989 par une poignée de coopérateurs sur l’initiative de Frantz Prinvil. Elle a aujourd’hui 4 succursales, près de 100 collaborateurs-trices, près de 116,000 membres ou sociétaires, près d’un milliard de gourdes d’actif, près de 800 Millions de gourdes et un portefeuille de crédit de 600 Millions gourdes.

Pendant ses 30 ans de confiance réciproque, la KOTELAM a édifié une histoire exceptionnelle. Pour sa première décennie en 1999, sur un total de 42 caisses, elle est reconnue comme l`ANACAISSE de l’année, un prix d’excellence de l’Association Nationale des Caisses Populaires Haïtiennes (ANACAPH). En 2002, elle a fourni une participation de qualité dans les débats conduisant à l’adoption de la loi du 26 juin 2002. En 2003 les transactions de la KOTELAM ont été automatisées avec le logiciel « SAF 2000 » pour lequel elle a déboursé une forte somme de près 1.6 millions de gourdes.

La Présidente et l’équipe de Marketing de la KOTELAM
KOTELAM est une coopérative qui avance vers le sommet en partant de rien, ou seulement d’un rêve ! Elle est une coopérative modèle : trois fois ANACAISSE, 1999, 2000, 2001. KOTELAM est aussi une école où les cadres des caisses du pays viennent en stage. Elle est, par ailleurs, une institution résiliente. Elle a résisté à la faillite, en 2001, des pyramides financières déguisées en coopérative. Elle s’est relevée des décombres du tremblement de terre de façon spectaculaire. 

Rappelons que l’épargne et le crédit sont les deux principaux services de la KOTELAM. Elle offre d’autres services comme le transfert, le payroll et des services non financiers : la formation en coopérative et en éducation financière. 

En termes de perspectives, la KOTELAM projette de devenir la première Caisse Populaire Haïtienne offrant à ses sociétaires des cartes de débit et des services en ligne. Elle planifie, par ailleurs, l’ouverture de trois nouveaux points de services dans l’aire métropolitaine.


A la fin de la présentation, la présidente de la KOTELAM s’est intervenue pour présenter des activités non financières réalisées par la KOTELAM, comme les caisses scolaires pour initier les élevés à la coopération et à la finance, les relations développer par la KOTELAM avec les Universités dans le cadre du concours « Je suis le Président d’Haïti ».


Kineberly Pierre Jules & Nonais Derisier Saincelair
24 Avril 2019

L’incendie du restaurant La Courtoisie ou de Rosie Salon de beauté met en évidence les limites du crédit traditionnel

Plaidoyer pour la création de nouveaux outils financiers  (assurance, fonds de garantie, plateforme de finance participatif, …) dans le milieu des coopératives haïtiennes

J’animais une séance de formation à la KOTELAM, quand mon ami Prophète Fils-Aimé, Directeur de la SOCOLAVIM m’a appelé pour m’apprendre la triste nouvelle de l’incendie qui a consumé La Courtoisie, le restaurant que tenait notre ami Nourissant, le Directeur de la COOPECLAS. C’est la meilleure place à Lascahobas pour déguster un tendre cabri ou  savourer un délicieux poisson grandi dans le fleuve de l’Artibonite au niveau du barrage de Péligre à « dlo gaye ». La Courtoise est aussi une place confortable pour organiser des réceptions nuptiales et d’autres activités festives. Cet incendie a emporté dans ses flammes criminelles l’économie et l’investissement de près d’une décennie.

Pour avoir été victime d’évènements similaires et si accablants, je connais et comprends la situation vécue par Nourissant et surtout celle qui s’en suivra les jours et mois à venir. En effet, les 5 et 6 Juillet 2018, j’étais à Camp Perrin, pour organiser la journée Internationale des Coopératives (JIC-2018), quand j’ai appris que le salon de beauté de la famille, l’un des plus jolis du pays, a été pillé et incendié dans le Plaza de Delimart. Les véhicules de quelques clients ont été aussi carbonisés. Cela ne m’a pas empêché de continuer les commémorations coopératives et surtout de m’arranger pour obtenir assistance pour les dirigeants coopérateurs qui, sur le chemin du retour, étaient bloqués au niveau de Léogane et de Gressier. Ils ont été secourus par les Caisses de la zone notamment MAMEV. Une belle expérience de solidarité coopérative. 
Rosie Salon de Beauté en service
Après pillage et incendie

Nourissant a certainement reçu la sympathie de plus d’un des quatre coins du pays et du monde. On l’encourage sûrement à redémarrer. Aujourd’hui encore après huit mois du pillage et de l’incendie de Rosie Salon de Beauté, les clients rencontrés au hasard me demandent « Kile wap rekomanse ». Par expérience de victime d’acte similaire, je sais qu’il est difficile à mon ami de  recommencer sans un support exceptionnel. 

La Courtoisie a été d’abord une boutique appelée couramment un mini market. Il fut progressivement transformé en restaurant. Sortir du petit commerce à une entreprise de restauration de classe a été une très belle initiative. La Courtoisie est le fruit de plus de 10 ans d’investissement continu, mais aussi de dur labeur. Rebâtir en quelques mois, l’édifice qui a coûté plus de dix ans pour s’ériger est un pari difficile voire impossible. 

La Courtoisie est, comme toute entreprise, un actif financé par un passif et par l’avoir du ou des propriétaires. L’actif a été carbonisé, et n’existe plus. L’avoir aussi est emporté par les flammes. Il y a qu’un élément de l’équation comptable qui reste vivant : le passif, l’ensemble des dettes de l’entreprise, le crédit de la caisse, les crédits fournisseurs et tous autres comptes à payer. 40% de mon salaire est aujourd’hui utilisé pour payer le crédit accordé à ma famille sur la base des revenus générés par le salon de Beauté qui a été grillé le 6 juillet 2018. On a encore des engagements à honorer envers nos fournisseurs.

A la fin du mois Nourissant recevra certainement des appels de ses employés pas pour perpétuer les manifestations de sympathie à son égard, mais pour lui bredouiller : « Direk, m konen bagay yo te mal pase, men Manman Sol la pa konprann sa, direkte lekol la pa okouran sak te pase … ».

En absence d’une couverture d’assurance seuls les passifs d’une entreprise est solide et pérenne, car il s’agit d’une écriture comptable inscrit dans le cahier du créditeur avec un crayon comme celui du bon dieu, un crayon sans gomme. Nourissant pendant des années utilisera son salaire pour payer les prêts de son entreprise qui n’existe plus. Un paradoxe ! 
 
Avant pillage et incendie
le local après pillage et incendie

Avec une dette sans revenu en contrepartie,  il est donc évident que Nourissant ne peut pas consentir de nouveaux emprunts significatifs pour relancer son entreprise parce que d’une part la somme nécessaire pour rétablir l’entreprise à son niveau antérieur serait élevée, et il n’aurait certainement pas la capacité d’emprunt, d’autre part tout nouveau emprunt glisserait mon ami dans le gueule du surendettement, il sera dévoré par un cumul de crédits impossibles à rembourser.  

Dans ce cas qu’est-ce qu’il faut faire ?
Nos caisses populaires doivent commencer à prendre conscience que le crédit est comme un marteau. Il sert aussi bien à construire qu’à détruire. Elles doivent concevoir des produits financiers pour parer aux risques liés au crédit. Un jeune couple qui emprunte trois millions de gourdes pour acheter ou construire une modeste maison sur la base des deux salaires du couple, si l’un des deux décède après un an ou deux, en aucun cas le survivant du couple ne pourra rembourser. Une simple police d’assurance pourrait éliminer le risque de non-paiement en cas de décès.

Les caisses doivent concevoir des produis d’assurance, constituer des fonds de garantie, et alimenter des fonds de prévoyance pour aider des sociétaires en difficulté. 

Pour mon ami Nourissant, il faut aujourd’hui trouver une formule pour le supporter. Pas de charité, pas de faveur, il est possible de concevoir un produit financier pour de pareilles circonstances. 

Je propose de lancer un « Konbit Finance & solidarité », la première structure de finance participative dans le secteur des caisses populaires ou des coopératives en générale. Il s’agit de créer une application pour recevoir des demandes de financement pour des projets d’entreprises innovants, environnementaux, sociaux, ou qui nécessitent de la solidarité par des prêts avec ou sans intérêts ou des dons avec ou sans contrepartie. La plateforme mettra en relation des personnes physiques et morales qui ont besoin de financement pour leurs projets d’entreprise à des personnes physiques ou morales qui qui veulent manifester de la solidarité, ou appuyer une initiation par un financement minime qu’il soit.  

Comment opérationnaliser l’idée du Konbit Finans ? On a besoin d’un ou d’un groupe d’informaticiens développeurs pour concevoir l’application ou la plateforme. Elle sera configurée pour : 1) recevoir le projet pour demande de financement,  2) recevoir le financement des particuliers par cartes de crédit internationales  (master, visa et autres) et locales (Sogeizi, Unibank tout kote, Cash Mobile…) et tous autres moyens de paiement électronique, en ligne et mobile ; 3) délivrer des certificats de financement avec montant, conditions du prêt, 3) assurer la gestion de la structure … Toutes les opérations seront réalisées en ligne ou sur le mobile. 

Pour financer la création de la plateforme et son hébergement en ligne, on peut faire appel à la générosité des coopératives d’épargne et de crédit. Elle peut être réalisée à partir des ressources des développeurs qui en assureraient la gestion et percevraient un frais ne dépassant pas 2.5 % des sommes collectées. 

Les malheurs de Rosie Salon de Beauté lors des émeutes de Juillet 2018, les mésaventures de La Courtoisie accidentellement ou criminellement incendiée ne sont que des échantillons d’entrepreneurs fauchés par les risques de la vie et qui sont obligés de travailler pour rembourser les dettes d’une entreprise effondrée alors qu’il existe des produits financiers qui pourraient contribuer à minimiser de tels risques : assurances, fonds de garanties et fonds de prévoyance. Il nous faut aussi de nouveaux outils financiers pour satisfaire des besoins pour lesquels les financements traditionnels sont inaptes.  Le crowdfunding, le financement participatif, ou en créole le « Konbit-finans » est l’une de ces innovations à expérimenter en Haïti.
Nonais Derisier
24 Mars 2019