La problématique du financement du logement en Haïti et les solutions de la BRH

Comment avoir en Haïti des logements décents à cout raisonnable


"Haïti est un rare pays ou les pauvres construisent leur propre maison. Cette option est  coûteuse. Avec des développeurs on ferait de l'économie d'échelle et on pourrait occuper une maison dans une zone sécurisé, avec l'eau et électricité garanties."
Jean Baden Dubois, Gouverneur de la BRH, 2 Janvier 2017



Jean B. Dubois, Gouverneur de la BRH
J’avais participé à une étude qui révélait que les caisses populaires accordaient près de 30% de leur portefeuille de crédit au logement. Dans les années 90 et au début des années 2000, le crédit au logement avait contribué largement au succès et à la notoriété des caisses populaires comme Espoir de Jacmel ou CAPOSAC de Camp Perrin. Elles étaient les rares institutions où un professeur, une infirmière, un jeune avocat pourraient obtenir un prêt à un taux acceptable pour acheter un terrain puis construire progressivement quelques pièces, je ne dis pas maison. 

Cependant dans plusieurs cas, si ce n’est pas la majorité, un crédit au logement ne contribue guère à l’amélioration des conditions de vie de la maisonnée. Généralement, ils construisent eux-mêmes leur logement (ce qui est stressant et qui consomme du temps et de l’énergie), sans utiliser les services d’un ingénieur, parfois aux abords des ravines, sans voie de pénétration, sans accès à l’électricité ni à l’eau potable. Il s’agit de prêt qui appauvrit l'emprunteur. 

Comment pourrait-on avoir une maison décente et à bon prix en Haïti? La BRH en a la solution.

Déjà en 2017, dans plusieurs de ses interventions publiques, le Gouverneur de la BRH, Monsieur Jean Baden  Dubois a eu à présenter la problématique du financement du logement en Haïti. Notons entre autres:
  •  L'interview accordé à l'économiste Kesner Pharel le 2 Janvier 2017 dans le cadre de l’émission intitulée « Rendez-vous économique » du Group Croissance sur les ondes de la Radio et Télé Métropole; 
  • Le  discours lors du sommet international de la finance organisé par le Group Croissance au mois d'Avril 2017; 
  • Le discours à l’occasion du Forum sur la Copropriété tenu  à Port-au-Prince, le 29 juin 2017; 
  • Le  discours lors de la Conférence sur la transformation Économique de la Grand'Anse.
Ce papier présente le besoin de logement en Haïti, les mesures incitatives de la BRH et des perspectives dessinées par la Banque Centrale.

Besoin de crédit au logement

Le gouverneur de la BRH, Monsieur Jean Baden Dubois a présenté le besoin de logement en Haïti lors du sommet international de la finance organisé par le Group Croissance au mois d'Avril 2017. D'après lui, une statistique qui fait autorité, puisque venant de l’Etat haïtien, estimait en 2013, que « la zone métropolitaine de Port-au-Prince à elle seule nécessitera au moins 500,000 unités de logement supplémentaires pendant les 10 prochaines années pour combler le déficit d’avant séisme, pour réparer les dégâts du tremblement de terre et pour répondre à la demande substantielle de logements consécutive au développement urbain.» Il renchérit que d'après une  étude publiée après le séisme de 2010 la demande annuelle venant de la classe moyenne est estimée à 5000 unités. Au  prix unitaire moyen de $75,000 le marché uniquement pour ce segment est de 350 millions de dollars d’investissement résidentiel.
Lors du forum sur la copropriété le 29 Juin 2017, le Gouverneur a affirmé qu'en Haïti, les espaces à usage d’habitation se font de plus en plus rares alors que la population est en augmentation constante. En 2013, poursuit-il, le secteur de l’immobilier a été déclaré prioritaire en vertu des dispositions du Code des investissements afin d’appuyer la politique nationale de promotion des logements. A cet effet des avantages incitatifs ont été accordés aux entreprises éligibles. Malgré ces incitatifs, le Gouverneur reconnait qu'il n’existe pas réellement de projet immobilier majeur à voir le jour dans le pays.

Les mesures de la BRH pour stimuler l'offre du crédit au logement

Dans son discours au Sommet International sur la finance de 2017, le Gouverneur affirme que la Banque Centrale s’attèle à trouver les meilleurs moyens, en termes de montages et de mécanismes financiers, pour amplifier son apport à la mise en branle d’un projet qui reste un objectif majeur de croissance et de développement. En termes de politique de stimulation du crédit en faveur du relèvement du secteur de logement, la BRH a pris des mesures pour exonérer de réserves obligatoires les ressources collectées par les banques et utilisées à des fins de crédit au logement et au secteur hôtelier. De même des protocoles d’accord ont été signés avec certaines banques dans le cadre d’un programme visant à financer, en des termes favorables, l’acquisition, la rénovation ou la construction de logements au bénéfice de clients solvables.
Dans son intervention lors du forum sur la copropriété tenue le 29 Juin 2017, le Gouverneur informe "que, depuis 2011, la BRH, en tandem avec la plupart des banques de la place, exécute avec un certain succès, un programme de refinancement de l’immobilier résidentiel pour stimuler le crédit bancaire au logement, combler le déficit de logement et faciliter l’accès à la propriété. L’idée est essentiellement d’agir sur la disponibilité du crédit, de réduire les coûts financiers des fonds empruntés et de rendre les prêts immobiliers plus intéressants pour les particuliers et pour les institutions financières."
Il affirme que le programme, dénommé Kay Pa’m, a aidé les banques à financer des constructions résidentielles avec :
  •  un taux d’intérêt qui varie entre 8 à 10%
  •  un taux d’intérêt fixe sur 10 ans, et
  •  un financement exclusivement en gourdes.
Le succès du programme Kay Pa’m, d'après le Gouverneur s’est traduit par l’augmentation du nombre d’institutions participantes et des produits hypothécaires offerts à la clientèle. Les dernières données suggèrent une progression significative des prêts à l’immobilier résidentiel, consécutivement à l’expansion de ce programme. La BRH prône un prêt immobilier de 20 ans assorti d’intérêt bonifié de l’ordre de 5% à 6% (Sommet International de la finance, 2017). La BRH finance  les prêts du programme de type Kay Pam à hauteur de 1 à 3% (Le Nouvelliste 07-02-2017)
Le 2 Janvier 2017, dans le cadre des grands Rendez-vous économiques de la Radio Métropole, l'économiste Kesner Pharel le Gouverneur de la BRH, Monsieur Jan Baden Dubois a souhaité que tous aient une maison décente à bon marché et que les prix des loyers baissent. Le gouverneur souhaite l'avènement de développeurs en immobilier. D'après lui, Haïti est un rare pays ou les pauvres construisent leur propre maison. Cette option est couteuse. Avec des développeurs on ferait de l'économie d'échelle et on pourrait occuper une maison dans une zone sécurisé, avec l'eau et électricité garanties.
Dans le sommet international sur la finance, le Gouverneur affirme que la BRH s’est engagée dans des réflexions pour orienter un pan de sa politique du logement vers le financement de promoteurs ou développeurs de grands projets immobiliers au bénéfice des cadres de la fonction publique, des professionnels et de la diaspora haïtienne. Ces projets devraient viser la Construction de complexes d’appartements destinés à la location ou à la vente en copropriété, la construction de villages résidentiels, l’acquisition et la viabilisation de terrains destinés à un projet de logement.

Conclusion

En résumé le besoin de logement en Haïti est énorme. Plus de 500 000 unités sont nécessaires, seulement pour la zone métropolitaine. Un marché de plus de 350 000 000 de dollars. La BRH a des incitatives pour encourager les institutions financière à se lancer dans le crédit immobilier. Le programme Kay Pam en est une. La BRH encourage le financement de développeurs immobiliers avec des projets de construction de complexes d’appartements destinés à la location ou à la vente en copropriété, la construction de villages résidentiels, l’acquisition et la viabilisation de terrains destinés à un projet de logement. Elle prône des taux d'intérêt à un chiffre, bonifiés de 5 à 6 %.
Nonais Derisier, 15 Aout 2019.

Avec Apple Pay puis Apple Card, le marché bancaire est de plus en plus convoité par les géants de l'internet

Après Apple Pay (solution bancaire mobile) Apple lance sa carte bancaire aux États-Unis
Les paiements mobiles sont connus sous les noms d’argent mobile, transfert d’argent mobile et  porte-monnaie mobile. Ils sont des transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées soit sur une carte bancaire, soit sur la facture opérateur, soit sur un porte-monnaie électronique, qui peut être alimenté avec un dépôt de cash auprès d'un agent ou d'un commerçant. « Au lieu de payer par carte de crédit ou bien en argent comptant, un consommateur peut utiliser un téléphone mobile ou un téléphone intelligent pour se procurer des biens et des services (Wikipedia, 7 Aout 2019 »). Il y a trois catégories de paiement par mobile : les paiements à distance comme le paiement mobile sur les sites, les paiements de proximité devant une borne, ou bien les transferts d'argent de mobile à mobile. 

Les métiers de la banque passent donc des banques traditionnelles et présentielles, aux banques digitales et virtuelles.  Les premières opèrent dans une zone géographique, généralement un pays alors que les secondes fonctionnent dans le cloud ou les nuages, elles n’ont pas de frontière surtout quand elles sont utilisées sur le net, comme Paypal. Le marché bancaire est de plus en plus convoité par les opérateurs téléphonique (Orange) et les géants de l'internet (GAFA).

Après Apple Pay, la monnaie mobile d’Apple lancée depuis le mois d’octobre 2014, l’Apple lance aux États-Unis sa Apple Card. La compagnie de Steev Jobs se diversifie avec une série de nouveaux services et parmi eux, l’Apple Card.

Cette nouvelle carte bancaire est co-développée par Apple et Goldman Sachs. Pour le lancement de ce nouveau service, Apple a opté pour un déploiement progressif. Aux États-Unis, Apple propose dès cette semaine sa carte de crédit à quelques utilisateurs sélectionnés, une poignée d'utilisateurs préinscrits depuis plusieurs mois. Puis, la carte sera disponible pour tous les utilisateurs d’iPhone (compatibles) américains plus tard, ce mois d’août », note le site pressecitron.com. 

Pour se démarquer de la concurrence, Apple joue la carte de la confidentialité et de la simplicité. « Apple lance l’Apple Card alors que de son côté, le service de paiement mobile Apple Pay a déjà dépassé le milliard de transactions par mois » affirme le site dédié à la technologie, Presse Citron.

L’Apple Card est une magnifique carte en titane, digne des versions très haut de gamme des grands réseaux. Elle impressionne. Elle est une carte de secours, à utiliser dans les points de vente où le paiement mobile ne passe pas. Elle fait partie de l’écosystème Apple. Elle est réservée aux porteurs de l’iPhone pour avoir accès à des produits et services à forte valeur ajoutée, souvent gratuitement. Ainsi, Apple tisse des liens de plus en plus serrés avec ses clients, compliquant leur départ vers l’écosystème de Google. Apple développera aussi des fonctionnalités de gestion budgétaire, qui vont permettre aux utilisateurs de sa carte de suivre leurs dépenses au quotidien.

REF : pressecitron.com
 www.01net.com
www.cbanque.com

Nonais Deriser,
7 Aout 2019

 A ce sujet lisez: https://lenouvelliste.com/article/178042/les-caisses-populaires-haitiennes-face-aux-defis-des-services-financiers-numeriques-et-de-linclusion-financiere