Quand l’économiste Pierre-Marie Boisson opine sur le coronavirus et jette de la poudre aux yeux des nantis


Pierre-Marie Boisson

Le 18 mars 2020 dernier, le Cabinet Conseil en Stratégie et Management EGM a organisé un cocktail débat à l’hôtel El Rancho de Pétion-Ville sur le thème : « Économie Haïtienne conjoncture et perspectives pour les entreprises ». Le débat a été animé par Pierre-Marie Boisson, l’économiste en chef de la SOGEBANK et modéré par Emmanuela Douyon, jeune économiste qui commence à avoir une certaine notoriété à cause de son engagement politique pour une gestion saine des affaires de la cité.


Dans son intervention, Monsieur Boisson, à côté de l’économie et de la finance, en a profité pour aborder le coronavirus, le mal qui fait des ravages dans plusieurs pays du globe tant en Asie qu’en Europe et en Amérique.   Il a commencé par une boutade qui pourrait jeter de la poudre aux yeux des nantis haïtiens. « Ceux qui ont de l’argent vont enfin rester en Haïti et le dépenser ici ». Il a en quelque sorte pointé du doigt l’un des bons côtés du coronavirus. 


L’économiste des nantis haïtiens sait de quoi dont il parle. Il appartient et travaille justement pour cette catégorie d’hommes et de femmes d’affaires qui ont construit des banques, des hôtels, des supermarchés, sans bâtir une université pour leurs progénitures ni un hôpital de référence pour se procurer des soins et en prodiguer aux siens. Ils envoient leurs enfants à l’école aux États-Unis. Ils se rendent soit à Cuba ou aux États-Unis pour avoir accès à des soins de santé. Les politiques haïtiens, pour bien singer les nantis pour qui ils travaillent et aspirent à devenir égaux, volent aussi vers Cuba ou vers l’Amérique du Nord pour bénéficier des soins de santé de qualité. On pense notamment à Préval, à Martelly, et au cas Lambert. Ce dernier s’est transporté en République Dominicaine pour se faire soigner comme un réfugié sanitaire.


Les nantis et politiques haïtiens n’ont jamais imaginé qu’un jour viendra où ils n’auront pas le temps de se rendre à Cuba ou ailleurs. Ils n’ont pas imaginé qu’un jour viendra où ils ne seront pas admis chez les voisins comme on le ferait pour un vulgaire pestiféré. Coronavirus vient d’apprendre à qui veut le comprendre qu’on ne peut être riche dans un pays pauvre, sans université, sans hôpital, sans sécurité..., et qu’on peut être condamné à vivre dans le pays où on tire sa richesse... 


Au sujet de la Chine, Pierre-Marie Boisson a fait savoir, qu’elle a été garante d’un tiers de la croissance économique du monde pour l’année écoulée. Ainsi, il a laissé entrevoir l’impact du coronavirus sur le reste du monde avec l’arrêt des machines de production chinoises. Cette Chine est  considérée comme la factorie de la planète. Quand la Chine tousse, la planète s’enrhume !


Pierre-Marie Boisson a aussi conseillé sur les mesures à prendre par Haïti. À son avis, il faut fermer le pays aux personnes et non aux marchandises pour ne pas crever. Il faut restreindre la circulation des gens, tout en favorisant la circulation des biens. Il pense aussi que l’État haïtien n’arriverait pas à confiner les gens, puisque le peuple vit au jour le jour, et de la débrouillardise. Il ne pourra donc pas rester confiné ou forcer à demeurer dans un espace limité.


À bon entendeur salut ! Le pays appartient à toutes et à tous, il faut en prendre soin, le rendre vivable pour toutes et pour tous. En route pour une nouvelle Haïti génératrice de richesse et de bien-être pour toutes ses filles et tous ses fils.


Nonais Derisier

19 mars 2020.